Ben Ismael est chroniqueur à L’Intelligent d’Abidjan. Journaliste à Fraternité Matin pendant toute sa carrière, aujourd’hui à la retraite , il parle dans le billet ci-dessous de Ben Soumahoro, dans l’IA.
Dans les années 1970, Mamadou Ben Soumahoro, symbolise à lui tout seul, l’audience de la télévision ivoirienne et la génération des journalistes chargés des journaux télévisés de « 20heures ». L’homme était un véritable communicateur. La télévision était toute sa joie. Le premier réflexe de Mamadou Ben Soumahoro consistait à savoir si le téléspectateur est satisfait de chaque « 20 heures » de la télévision ivoirienne. Une dextérité dans l’usage de la langue française. C’est d’ailleurs en raison de cette qualité que Mamadou Ben Soumahoro est nommé directeur général de l’Information, par Monsieur Laurent Dona Fologo ministre en charge à l’époque du département de l’Information dans le gouvernement du Président Félix Houphouët-Boigny.
Même avec cette nomination, Ben Soumahoro n’abandonne pas le « 20 heures » et continue de ‘’vendre’’ l’audience de la télévision ivoirienne. Mais, qui ne voudrait pas regarder le « journal » de Mamadou Ben Soumahoro ? Le journaliste s’adressait surtout aux présidents Félix Houphouët-Boigny, Yacé Philippe, Mamadou Coulibaly, Alphonse Boni.
Ce professionnel de l’information était dans le cœur de tout le monde. Elégant, très beau, Mamadou Ben Soumahoro revient sur une autre note de service avec ‘’Le fauteuil blanc’’, qui avait des données stockées à distance sur chaque ministre du gouvernement de Félix Houphouët- Boigny, chaque député, ou chaque préfet. Le ‘’fauteuil blanc’’ ne protégeait personne. Le ministre Bangali Koné chargé des Postes et télécommunication à l’époque a payé très cher son passage à cette émission. Le ministre était tombé de sa chaise, après les instructions géo-économiques de Mamadou Ben Soumahoro, surtout ses questions concernant les recherches en développement sur les Télécommunications.
Ceux qui n’ont pas connu Mamadou Ben Soumahoro, doivent retenir que l’homme était beau et très élégant, surnommé par ces collaborateurs le « Waraba » qui signifie en langue Malinké le lion. Mais un ‘’Waraba’’ au regard de rigueur, de professionnalisme, et de prestation à l’écran de haut de gamme. Certaines femmes ont ‘’quitté’’ leurs époux pour ce présentateur charmant de « 20 heures ». Mais Mamadou Ben Soumahoro était considéré à tort ou à raison comme un homme bagarreur qui ne respectait personne : mais non. Durant toute sa vie, le journaliste Ben Soumahoro a tout simplement ménagé son propre espace, pour mieux faire peser sa personnalité dans tout ce qu’il faisait. Et, Mamadou Ben Soumahoro aura toute l’énergie pour s’imposer comme directeur de la télévision ivoirienne, avec sa popularité et sa détermination. Félix Houphouët-Boigny en savait quelque chose. Ben Ismaël
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