Emmanuel Macron sera face à Marine Le Pen le 7 mai prochain pour la finale du scrutin présidentiel. D’ici là, leurs discours font déjà polémiques.
« Ce résultat est immense, il se repose sur moi désormais la responsabilité de défendre la nation française » a déclaré Marine Le Pen au soir de la proclamation des résultats du premier tour des élections
présidentielles le dimanche 23 avril 2017.
Une phrase presque répétée par son principal challenger, Emmanuel Macron : « Je souhaite devenir le président des patriotes face à la menace des nationalistes. Un président qui protège, qui transforme et qui construit. Le défi pour moi ce soir n’est pas d’aller voter contre qui que ce soit. Le défi c’est de décider de rompre jusqu’au bout avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis plus de 30 ans ».
Les deux personnalités politiques qui parlent de patriotisme et de nationalisme vont devoir re expliquer le fond de leurs pensées pendant ces 10 jours de campagne pour le deuxième tour. Si les français et même le monde entier sont habitués au discours de Marine Le pen depuis longtemps, ce n’est pas le cas pour Macron. On comprendra pourquoi son discours fut diversement interprété.
[ Alors question : qui de Macron ou Marine Le Pen est le vrai patriote ? ]
Selon le Larousse 2017, le patriote est « une personne qui aime sa patrie, qui s’efforce de la servir ». Du côté de l’histoire, le journal gratuit « 20minutes » publié ce mercredi et qui cite l’historien, spécialiste du FN,Nicolas Lebourg, « la notion fait référence aux partisans de la révolution française. La défaite de 1870 face aux Allemands la fait basculer à droite, puis à l’extrême droite dans les années 1880. Le journal confirme aussi que c’est bien le Front national qui a introduit le terme « patriote » dans le discours politique. « Mais depuis le début de la campagne, il apparait chez d’autres candidats à droite comme à gauche. Enfin dans la France post-attentats, on voit émerger un retour de ces deux patriotismes historiques à travers ses symboles, le drapeau tricolore et la Marseillaise », conclut l’historien.
« Je voterai Marine Le Pen. Ainsi dès qu’elle met à exécution son plan de rapatriement des immigrés, nous allons nous aussi exiger que tous les français résidents en Afrique rentrent dans leur pays. On verra qui sera le grand perdant » commente Eric Milango, français d’origine congolaise.
En tout cas si ces mots « patriote » et « nationaliste » occupent une place d’intérêt dans la campagne du deuxième tour des présidentielles françaises, ils occupent aussi un intérêt chez beaucoup d’africains se réclamant de souverainistes.
« Ni Macron, ni Marine, ne prendra le risque de chasser qui que ce soit, ou même de sortir de l’Europe..Tout ça est orchestré pour capter les électeurs de tous les bords. C’est la finale et tous les coups sont permis » relativise Georges Ayrault, journaliste français.
Philippe Kouhon