L’Organisation de l’Etat Islamique fière et jalouse de sa capacité de nuisance en terme de violence en grandeur exponentielle, a plongé la Belgique dans l’horreur le mardi 22 Mars 2016 (31 mort et 270 blessés à l’aéroport Zaventem et au métro Maalbeek à Bruxelles), cinq (5) jours après l’arrestation de Salah Abdeslam, le vendredi 18 Mars 2016 à Molenbeek.
La bataille contre le Groupe Etat islamique n’est pas gagnée d’avance par l’Europe. Bien que l’enquête progresse à Bruxelles sur au moins quatre (4) terroristes directement identifiés, force est de reconnaître que l’Europe donne l’impression d’être impuissante, divisée, lente et divertie devant le terrorisme de masse après coup, en raison des erreurs fatales déclinées en 12 failles considérables suivantes :
1. la faille de la négligence d’exploiter l’information d’alerte précoce fournie par la Turquie à la Belgique sur un présumé terroriste qu’elle a expulsé vers les Pays Bas en Juin 2015. Il a été relâché par les autorités aéroportuaires de ce pays;
2. la faille de la surveillance médicale et policière de la personnalité du terroriste avant la radicalisation.
En général le terroriste est un faible. Jamais un homme ne s’est grandi en abaissant les autres et en les tuant de manière gratuite, préméditée et voulue. Le terroriste est dérangé mentalement. Il n’est pas émotif parce qu’il souffre de dépression, de fragilité psychologique, de crise de panique, d’état mental déficient qui se consolide par un fléchissement intérieur, d’accélération de la perte de la réalité au profit de l’illusion. Il puise dans sa personnalité et dans sa réflexion de frustré la raison de sa confrontation agressive en s’attaquant à la vie, à la liberté et à la religion d’autrui. Il n’a pas d’instinct de conservation de tout homme fort, raisonnable, intelligent et courageux. Il affectionne la mort à travers le suicide collectif criminel qui est la rage de son impuissance pour maîtriser son destin et le monde à travers la violence et la terreur sur fond de fondamentalisme religieux, d’intolérance, d’exclusion et de réseaux mafieux (trafics d’arme, de drogue, d’êtres humains et d’organes);
3. La faille d’autorité étatique
La fermeté est nécessaire dans le commandement, parce que si le cavalier hésite, le cheval se dérobe. La Chine et la Russie sont les parfaits exemples de la lutte contre les réseaux domestiques terroristes, en raison de la poigne de fer des autorités des deux pays, en terme de surveillance, de repérage, de ciblage avant coup, d’arrestation et d’abandon d’une parcelle de la liberté individuelle au profit de la sécurité collective. L’Allemagne est épargnée pour le moment par l’Organisation de l’Etat islamique, du fait de la l’expérience et de la tradition de ce pays dans le maintien de l’ordre, de l’autorité, de la discipline, de la rigueur, de la capacité de protection et de sauvegarde du secret;
4. la faille d’origine familiale
La famille est le socle et le dernier retranchement du terroriste en cavale. Aller chercher une aiguille dans le foin loin du cercle familial et amical du terroriste, c’est oublier que la famille et l’amitié sont au début et à la fin de sa vie. Elles sont toujours retranchées dans l’omerta et le soutien indéfectible;
5. la faille du voisinage
Dans l’entourage du terroriste, les voisins immédiats sont les premiers architectes de l’omerta, par peur de représailles.
6. la faille de la négligence des répliques et de la capacité de diversion terroristes;
7. la faille de la lassitude des efforts de surveillance de longue haleine;
8. la faille de la trop grande médiatisation des attentats terroristes;
9. la faille de l’invisibilité des cellules en sommeil qui ne communiquent plus via email et internet encore moins aux téléphones fixe, cellulaire et satellitaire ;
10. la faille des complicités effrayantes, inquiétantes et bouleversantes;
11. la faille de la coordination en terme de collecte, de l’analyse, du décryptage, du traitement, du partage et de l’exploitation du renseignement;
12. la faille des différences de cultures juridiques, d’approches, de méthodes, de compréhension et d’interprétation des actes terroristes.
Laurent Maurice Kouakou
Chroniqueur Expert Consultant