La crise sénégalaise a révélé des malaises politiques. La classe politique est dans le désarroi, l’opposition et la majorité présidentielle sont totalement désorientées. Et, plus que jamais, le président Macky Sall est “contesté”.
Dans le milieu de l’opposition, on murmure que le président Macky Sall a un projet de modification de la constitution sénégalaise. En vérité, le chef de l’État veut briguer un 3e mandat présidentiel à la tête du Sénégal : Dans notre esprit de journaliste, cette décision est une “catastrophe” pour la démocratie sénégalaise, considérée comme un modèle en Afrique.
Rompre donc avec ce statut exemplaire équivaudrait au Sénégal à se déjuger après 60 ans d’indépendance dans la stabilité. Le président Macky Sall doit faire attention dans le pilotage de “l’avion politique” pour éviter les nuages et turbulences dans le ciel sénégalais. Le Président Macky Sall doit réduire ses avantages constitutionnels et accorder d’autres avantages à l’opposition politique de son pays.
Aujourd’hui, au Sénégal, la voie de la stabilisation devient étroite. Macky Sall doit écouter ses adversaires politiques pour assainir la situation politique, et pour éviter des explosions sociales. Le Sénégal aura mal à son cœur, si le chef de l’État sénégalais préfère résister à la société civile, l’opposition politique, le pays va vers des affrontements parfois sanglants.
Une telle crise peut effacer le nom du Sénégal parmi les “meilleurs élèves” en démocratie au monde. Pendant longtemps, ceux qui ont réussi le tour de l’indépendance du Sénégal comme Lamine Gueye, Senghor, Mamadou Dia ont engagé le pays dans une prise de conscience, dans un ordre de justice politique, avec une chance de véritable réconciliation.
Ces fondateurs de l’État sénégalais, et pères de l’indépendance, parlaient plus de la non-violence et beaucoup plus de l’attitude morale de ceux qui dirigeront le Sénégal après eux. Dans cette leçon de morale des pères de l’indépendance, Le Président Macky Sall doit donner un coup de fouet à la tolérance, et dans la foulée créer la couverture politique à tous les partis politiques sénégalais. C’est cela, la vérité aujourd’hui au Sénégal.
Car, il y a quelques années, Léopold Sédar Senghor, seul véritable maître à bord, président, écrivain, poète n’a jamais provoqué autour de lui la détestation politique. C’est aussi cela, la vérité, même si Léopold Sédar Senghor faisait exploser dans le sourire l’opposant Abdoulaye Wade, qui, aux yeux de toute l’Afrique de l’Ouest à la hiérarchie de la démocratie classique.
Ben Ismaël
RUBRIQUE DISPONIBLE CHAQUE MERCREDI