À 31 ans, il est le plus jeune député de la troisième législature de Côte d’Ivoire. Le désormais, Honorable Doumbia Issouf, député de Bingerville, une banlieue d’Abidjan, croit que cela n’est pas le fruit du hasard. D’où son invite à la jeunesse à se mettre au travail. En marge du séminaire de formation des députés qui a lieu en ce moment à Yamoussoukro, Afrikipresse lui a tendu le micro.
Comment se sent-on lorsqu’on est partout montré du doigt comme le plus jeune député de la 3èmelégislature ?
C’est d’abord une grande fierté. On se dit qu’on a réussi à franchir un palier de la vie. Après, on prend, quand même, conscience du poids de la responsabilité qui nous incombe désormais. Vous savez, quand dès la première plénière, vous devez être assis quasiment sur le perchoir aux côtés du doyen d’âge pour diriger les travaux pendant le choix du président de l’Assemblée nationale, vous sentez forcément un poids. Et vous vous dites, attention, je suis à un autre stade de ma vie.
Cela vous engage à plus de responsabilités….
Absolument ! Quand bien même la responsabilité, j’essaie de l’assumer déjà au niveau de mes entreprises. Puisque, c’est depuis l’âge de 25 ans que j’ai créé ma première entreprise à la tête de laquelle j’avais recruté un directeur qui, lui, avait 42 ans. Mais, ici, à l’Assemblée nationale, c’est un pas de plus, et un pas dans un monde auquel je n’étais vraiment pas habitué ; celui de la politique.
Vous n’étiez pas habitué au monde de la politique… ? C’est surprenant, n’est-ce pas ?
C’est pourtant la vérité. Je n’ai pas particulièrement nourri, ni affiché l’intention de devenir député avant. C’est à deux mois du scrutin que j’ai dit oui aux parents de Bingerville qui m’ont sollicité pour les représenter. Pourquoi ? Peut-être parce que j’ai toujours été à leurs côtés dans leurs moment difficiles comme lorsqu’ils étaient en joie. Je crois qu’avec ce poste de député qu’ils me donnent, je vais redoubler d’effort dans la communion que je forme avec eux. Ils m’ont démontré qu’ils sont reconnaissants de ma sollicitude à leur égard. Je ne dois pas les décevoir. Je me dis, finalement, la politique, ce n’est pas sorcier. Il suffit d’être au service des populations.
Votre message c’est, quand on le veut, on peut ?
Evidemment ! Et c’est cela que tout le monde doit retenir, en particulier la jeunesse. Nous, les jeunes, devrions comprendre que notre avenir, c’est dans le travail, dans la détermination qu’on met à accomplir les choses. Je crois que l’un des messages forts de mon élection, c’est aussi cela. Il n’y a pas d’âge pour bien faire les choses. J’exhorte les jeunes à se détourner du chemin de la facilité. Il faut entreprendre. Il faut oser. Il faut travailler par tous les moyens. Ce n’est pas toujours facile d’obtenir un premier emploi, je le reconnais. Il est clair que durant toute cette législature, je me ferai l’un des porte-paroles de la jeunesse. Dieu merci, il y a plusieurs autres jeunes comme moi dans cet hémicycle, avec qui, nous entonnerons le réveil de la jeunesse.
Le discours devient très politique ….
Non. Il est réaliste. Il a toujours été celui-là. Et je ne suis pas prêt à le changer. Il faut dire aux gens, non pas ce qu’ils ont envie d’entendre, mais plutôt, ce qui les émancipe.
Chris Monsékéla