Le Horoya AC de Conakry a battu Bidvest Wits d’Afrique du Sud dans le
match de la 5ème journée et s’est qualifié pour les quarts de finale
de la Coupe de la Confédération avant le terme des matches de groupe.
Afrikipresse.fr a rencontre l’entraineur de l’équipe, Lamine N’Diaye.
Le technicien sénégalais parle de cette qualification, de la suite de
la compétition et des conditions de travail.
Afrikipresse.fr : Votre équipe a difficilement battu Bidvest Wits
d’Afrique du Sud et s’est qualifiée pour les quarts de finale. Comment
expliquez-vous cette victoire obtenue par césarienne ?
Lamine N’Diaye : Justement nous cherchons une explication à cette situation. Pourtant, nous avons bien étudié cette équipe durant une semaine. La façon dont nous avons joué durant les cinq premières minutes avec un harcèlement constant sur le porteur du ballon devait se faire jusqu’à la fin du match. Mais après notre but, nous avons reculé inconsciemment, cela a complètement désarticulé l’équipe, nous
avons commencé à déjouer et l’adversaire a repris confiance. Cela nous a mis en difficultés mais heureusement pour nous qu’il y a eu le coup de pouce du destin en finissant la première période par 11 joueurs contre 10. Cela nous a permis de ressortir la tête de l’eau mais encore une fois par manque sûrement de concentration, de peur de gagner parce que parfois cela existe, les joueurs se sont mis une pression inutile. Souvent jouer à domicile et gagner cela ne doit pas porter une pression plus que ça.
Comme un malheur ne vient jamais seul, vous avez également raté un penalty
Je vous rappelle que la veille du match, il y a eu un événement douleur, malheureux avec le décès d’un dirigeant du club et très proche collaborateur du président. Ceci a inconsciemment joué sur le moral des joueurs. Je pense que globalement nous avons maîtrisé la seconde période, il ne manquait plus que le but qui tardait à venir. Les joueurs se sont créé des occasions de but mais il y a eu une forme de maladresse devant les buts et c’est sur cet aspect que nous devons travailler. Dieu seul sait qu’on y travaille. L’entraineur ne peut qu’amener le ballon dans la surface mais il ne peut pas marquer le but.
L’absence de quatre joueurs titulaire n’a-t-il pas été à la base de cette situation ?
J’ai l’habitude de dire que quand on a un effectif comme le nôtre, tout le monde est important mais personne n’est indispensable.
N’avez-vous pas de craintes pour la suite de la compétition ?
Pourquoi devrais-je avoir des craintes ? Nous sommes leaders de notre groupe avec trois victoires et deux nuls après cinq journées. Mais il est vrai que nous devons nous améliorer, nous devons être beaucoup plus rigoureux et constants dans le jeu et dans les efforts. Cela dit, le match de la 6ème journée doit nous permettre de préparer les quarts de finale. Si on regarde bien le tableau, il y a un grand nombre de clubs du Nord qui sont qualifiés pour les quarts de finale.
Parlant justement des clubs de l’Afrique du Nord, ils constituent à l’analyse la bête noire du Horoya AC.
Le match contre Al Nasr de Libye que nous avons battu à l’aller (3-0) doit nous servir de match de préparation pour la suite.
Pour la suite, pensez-vous que le Horoya AC a-t-il les moyens d’atteindre la finale et de pouvoir la gagner ?
Dans ma philosophie, je ne mets jamais la charrue avant les bœufs. Il y a un sixième match à jouer pour préparer la suite. Nous attendons le tirage pour bien étudier notre adversaire. Dans ce genre de confrontions, il faut faire deux gros matches pour se qualifier. Si vous faites un gros match et demi, il y a de fortes chances de passer à la trappe. C’est sur cet aspect qu’il faut mettre l’accent dans le travail et inverser la tendance.
Vous avez succédé à un technicien au pied levé. N’avez-vous pas de pression ?
Un entraineur en fonction ne pense qu’à gagner et à améliorer le jeu de l’équipe et de faire progresser les joueurs. Le succès ou la victoire ne tient qu’à un fil. Moi, je ne me pose pas de questions. Je suis à mon poste pour bien faire mon travail.
D’aucuns affirment que le Horoya AC est un club difficile à entraîner. Le constatez-vous à la pratique ?
Moi je suis uniquement concentré sur ce que j’ai à faire. Si je dois écouter les propos des uns et des autres, j’irai à reculons. Personnellement, je n’accorde pas beaucoup d’importance à ces choses. Ce qui m’importe c’est d’avoir les joueurs, les ballons, le terrain et le matériel qu’il faut pour faire progresser l’équipe.
Justement avez-vous obtenu tout ce dont vous avez besoin pour être
dans les conditions ?
C’est tout de même le Horoya AC qui reste l’un des grands clubs africains. Maintenant le plus dur est de pouvoir rester au sommet. Le travail à faire est de garder le Horoya AC parmi les huit meilleurs clubs d’Afrique chaque année. Ce n’est pas chose facile mais notre
travail consiste à obtenir les meilleurs résultats possibles. Ce qui aide à progresser dans le travail.
Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial à Conakry
