La fondation Mo Ibrahim a publié, lundi 29 septembre 2014, son indice annuel sur la gouvernance en Afrique. Bilan : l’Afrique progresse globalement, notamment grâce aux questions des droits de l’homme et de la participation du citoyen à la politique, malgré un ralentissement des performances économiques.
L’Indice fournit une évaluation annuelle de la qualité de la gouvernance dans les pays africains. Compilée en combinant plus de 100 variables à partir de plus de 30 institutions africaines et mondiales indépendantes. C’est la collection la plus complète de données sur la gouvernance en Afrique, souligne les organisateurs.
Toutefois, c’est un bilan mitigé que dresse la fondation Mo Ibrahim avec son indice 2014 de la gouvernance en Afrique. Celui-ci montre que le Continent a progressé, en particulier depuis 2009, grâce aux bons résultats obtenus sur les questions de développement humain, notamment sur la santé, et sur la participation des populations à la vie politique.
« La progression globale enregistrée au cours des cinq dernières années résulte conjointement des catégories “Participation et Droits de l’Homme’’ et “Développement Humain’’, prenant ainsi le relais de la catégorie “Développement Économique Durable’’ qui, après avoir été l’élément moteur de la progression du niveau général de gouvernance au cours des années 2005-2009, marque le pas au cours des cinq années suivantes », explique l’organisation du milliardaire anglo-soudanais, fondée en 2006.
« Pour le continent africain, devenir un acteur pleinement compétitif de l’économie globale est un défi qui risque de se compliquer, à l’heure où l’évolution du cours des matières premières devient moins favorable pour de nombreux pays », explique en revanche Lord Cairns, membre du bureau, pour expliquer le ralentissement en termes de développement économique durable.
C’est en Afrique de l’Ouest que l’on progresse le plus
« Avec un électorat en constante progression, qui a largement démontré sa volonté de se faire entendre, les résultats de la catégorie “Participation et Droits de l’Homme’’ témoignent du caractère essentiel d’une dimension de la gouvernance qu’aucun gouvernement ne peut ignorer », souligne Mary Robinson, membre du bureau de la Fondation.
La Côte d’Ivoire, la Guinée et le Niger, notamment, ont depuis 2009 inversé une trajectoire négative, pour se hisser en tête des pays ayant le plus progressé au cours des cinq dernières années.
Depuis 2004, c’est également en Afrique de l’Ouest que l’on trouve les meilleures progressions avec le Liberia, le Sierra Leone et le Togo dans le trio de tête. Ils devancent le Rwanda, l’Angola et la Côte d’Ivoire, en particulier grâce à de bons résultats en termes de sécurité et d’État de droit.
Aucun de ces six pays ne figure toutefois dans les dix meilleurs résultats de l’indice 2014, dans lequel Maurice est toujours en tête devant le Cap Vert et le Botswana. Avec une note globale de 44,3 sur 100, la Côte d’Ivoire se classe à la 40ème position de ce classement 2014 contre une 44è place l’année dernière et un score de 40,9.
Cependant, en se rapportant à l’évolution depuis 2004, le pays se hisse à une sixième place avec une progression de 7,7 sur la décennie. « Développement humain » et « sécurité et état de droit » constituent encore les maillons faibles du pays qui récolte ses mauvaises notes avec respectivement une 43è et 40è place.
Tandis que « participation et droit de l’Homme »et « développement économique durable » place le pays aux 29è et 30è places respectivement. « Même si le tableau général a bonne allure, restons vigilants et ne cédons pas à la complaisance », a conclu Mo Ibrahim, président de la fondation.
avec jeuneafrique