Au Front populaire ivoirien, la fête de la liberté se tient le 30 avril 2017, tous les ans. Cette année son organisation pose problème, parce que la direction légale du parti ne se reconnaît pas la célébration prévue par les dissidents conduits par Sangaré à Akouré, dans le département d’Alépé. En vue de faire respecter la légalité et interdire cette manifestation, le Président du FPI Affi N’Guessan a adressé différents courriers respectivement, au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, au préfet du département d’Alépé, au sous-préfet d’Oglhwapo, au Chef du village, au Président des jeunes d’Akouré et à M. Abou Drahamane Sangaré lui-même. Afrikipresse a joint au téléphone Odette Lorougnon du camp Sangaré , pour en savoir plus.
Vous comptez organiser la fête de la liberté à Akouré. Cependant il y’a Affi qui parle de risque d’affrontements parce que la direction légale et officielle du Fpi n’aurait pas autorisé de fête dans ce village…
Nous allons craindre quoi dans un village. Ceux qui s’agitent, ce n’est pas dans leur plantation qu’on ira. La Côte d’Ivoire c’est 322 000Km². Nous sommes a Akouré, qu’ils partent ailleurs. Ils savent très bien qu’on est plus ensemble. Et puis ce n’est pas un simple petit député qui va donner des ordres aux autres. Un petit député qui dit qu’il est le président du parti, qui n’a même pu créer un groupe parlementaire qui va nous interdire de manifester. Sur plus de 180 candidatures qu’il a présentées, il n’a même pas eu 10 députés. Il a des problèmes, qu’ils les règlent d’abord. Et qui va les empêcher de faire la fête. L’autre camp doit créer son parti. Il est temps qu’ils sortent le nom de leur parti. C’est ça le problème. Nous nous battons pour la liberté. Ce ne sont pas eux qui vont nous empêcher.
Est-ce qu’il n’y a pas risques d’affrontements ?
Je ne parlerai pas de ça. Je ne vois pas qui ira affronter qui là-bas. Quand on est plus ensemble, on n’emmerde pas les autres. Il faut tirer les conséquences des actes qu’on pose. Il faut assumer. Qu’ils assument ce qu’ils ont fait. Que leur chef assume…
Vous parlez d’Affi N’Guessan
Je ne dirai pas le nom de quelqu’un. Je dis simplement qu’il assume. Je ne suis pas là pour dire les noms. Si nous sommes a Akouré qu’ils partent ailleurs, il y a le nord, l’Est et autres
Ils ont adressé un courrier au ministère de l’Intérieur pour protester contre la tenue de cette fête…
Le ministère de l’Intérieur doit savoir qu’il est là pour veiller sur la sécurité de tout le monde. Il n’est pas là pour empêcher les gens de manifester ou d’organiser des fêtes. Non ! Le pouvoir sur lequel ils comptent à d’autres chats à fouetter. Il a d’autres problèmes . Les Ivoiriens sont en train de croupir sous le poids de la pauvreté et de la misère. Il y a l’insécurité grandissante.
Le camp Affi ne veut pas que vous utilisiez le logo du parti…
Qui a créé le Front populaire ivoirien (FPI) ? La légitimité c’est le peuple de Côte d’Ivoire qui la donne. C’est la démocratie. Le nombre. Il ne faut pas s’enfermer derrière un logo, un simple papier. Il faut qu’ils créent leur parti. C’est Gbagbo Laurent qui a créé le FPI. Il est le seul dépositaire de ce logo. Il en est le détenteur exclusif. Quand on veut être détenteur ou dépositaire, on crée. Il est temps qu’ils créent pour eux. Leur parti. Nous avons le FPI de Gbagbo Laurent, eux, ils ont celui de ce que Alassane Ouattara a voulu. Qu’ils fassent avec.
Vous confirmez que le Chef du village d’Akouré est d’accord pour que la fête se tienne dans son village ?
Absolument ! Il est très bien d’accord. Il a même donné la clé du village à Abou Drahamane Sangaré, le président par intérim du front populaire ivoirien. La chefferie a donné la clé et attend ceux qui vont célébrer la liberté. On ne peut pas empêcher des gens de célébrer la liberté parce que nous nous battons pour cela dans le pays. La liberté demande que chacun manifeste. Donc qu’ils prennent un autre angle de la Côte d’Ivoire pour aller manifester.
Les 29 et 30, vous confirmez que vous serrez à Akouré ?
Nous serons à Akouré. Personnes ne nous empêchera de célébrer la liberté comme nous le souhaitons, dans un pays qui est la Côte d’Ivoire. Surtout ce n’est pas un simple député qui peut manifester comme nous autres. Je demande donc aux Ivoiriens, aux Ivoiriennes aux démocrates, à tous ceux qui sont épris de paix et de justice d’inonder le village d’Akouré.
Entretien réalisé par Hilaire G.