Le lundi 1er février 2016, lors de sa prise de parole dans le cadre du procès de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé devant la Cpi, la défense de l’ex président ivoirien n’a pas épargné la France, le Burkina, Ouattara, Soro.
Dans ce narratif Isaac Yacouba Zida, l’ex premier ministre du Burkina Faso a été cité au moins deux fois. Il a été présenté comme un allié, un complice de la rébellion ivoirienne dans le complot contre la Côte d’Ivoire, et dans la tentative de chasser par la force, Laurent Gbagbo du pouvoir.
Aujourd’hui l’éphémère chef de l’État burkinabè juste après les premières heures de la chute de Blaise Compaoré n’a plus de bons rapports avec Guillaume Soro. Mais cela n’a pas ému la défense de l’ex président ivoirien.
Comme s’ils avaient voulu venir au secours de Guillaume Soro, comme s’ils avaient voulu montrer que Zida n’est pas du tout au dessus de tout soupçon , les avocats n’ont pas mis à jour leurs arguments narratifs , à la lumière des récents événements survenus au Burkina Faso.
La défense a ainsi rappelé à l’ex Premier ministre burkinabè son passé et un certain rôle joué dans la crise en Côte d’Ivoire. Elle n’a pas voulu prendre en compte le désamour actuel entre Guillaume Soro et Yacouba Zida.
Simple hasard, ou un rappel entrant dans une perspective stratégique ? Mais alors qu’est ce que cela peut changer ?
Cela va-t-il accentuer la division entre les deux hommes et aider à obtenir un témoignage de Zida contre Soro ? Ou bien cela fera-t-il comprendre qu’il y’a des lourds secrets qui lient les deux hommes, et qu’ils feraient mieux de taire leurs différends face à un adversaire commun ?
Alice Ouédraogo