L’opposition guinéenne “n’exclut pas de reprendre les manifestations de rue” en guise de protestation contre le nouveau chronogramme proposé par la commission électorale nationale indépendante -CENI-, au compte des élections communales et locales. L’annonce a été faite jeudi à l’issue d’une plénière tenue au siège du principal parti d’opposition (Ufdg, Union des forces démocratiques de Guinée).
Au sortir des débats, trois décisions ont été prises : “exiger la baisse du prix du carburant à la pompe, une recomposition de la CENI, et le respect de l’accord politique du 20 août 2015”.
Sur le dernier point, ledit accord prévoyait la tenue des élections communales et locales au premier semestre 2016, alors que la CENI renvoie désormais ces consultations en octobre. ” Nous nous opposons, et nous estimons que les dispositions de cet accord doivent être à tout point respectées. Nous refusons ces écarts et dérives de la CENI. Elle démontre qu’elle n’est ni compétente, ni impartiale. Elle fait le jeu du pouvoir”, a accusé le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.
Si ces “revendications” ne sont pas satisfaites, les opposants au régime Condé n’excluent pas de reprendre “la rue”, a prévenu leur porte-parole.
Ce n’est pas tout : “Nous exigions du gouvernement la baisse du prix du carburant conformément à son engagement dans un autre accord social qu’il a violé. Nous lui demandons de rendre le prix du carburant flexible, de le modérer en fonction de l’évolution des cours mondiaux”, invite-t-il.
L’opposition réussira-t-elle où les syndicats n’ont pas pu, en dépit de 5 jours de grève ayant paralysé les activités socio-économiques dans le pays ?
Le président de l’Union des forces du changement, a déclaré : “nous allons organiser des manifestations, user des voies et moyens prévus par notre constitution et par nos lois…., nous n’excluons pas la rue et les places publiques dans les prochaines jours si nos revendications ne sont pas entendues et prises en compte par le gouvernement”.
La troisième revendication de l’opposition vise à réorganiser l’institution en charge des élections en Guinée. “Nous voulons que la CENI soit restructurée, nous exigeons la satisfaction de nos exigences”, a martelé l’honorable Aboubacar Sylla, ancien ministre de la communication.
Aliou BM Diallo