La victoire présidentielle d’Emmanuel Macron est, je l’avais dit, une situation politique nouvelle inattendue qui a commencé, on s’en souvient de fraîche date, par déjouer tous les pronostics de début de campagne faits en défaveur du candidat-comète qu’était Macron, et qui a fini par étonner en mettant tout le monde devant ce fait accompli. Sa victoire est donc à saluer, au moins pour trois raisons.
D’abord, le fait que Macron soit devenu, à 39 ans, le plus jeune Chef d’Etat de la France depuis Napoléon Bonaparte qui en avait 40 en venant au pouvoir. Et qu’il soit venu mettre fin à plus de 30 ans de routine politique improductive installée par les vieilles classes politiques de droite et de gauche qui ont alternativement gouverné la France sous les 5 Républiques, mais qui n’étaient plus du tout assez imaginatives pour conduire le destin de la France à des lendemains meilleurs rêvés.
Ensuite, le fait que, pour cette première raison même, les Français aient donné quitus à la montée d’un populisme nouveau à travers le vote-sanction opéré en faveur du candidat libre de toute pesanteur d’establishment qu’était Macron, pour casser cette routine que continuait le dernier quinquénat présidentiel en date qui n’avait vraiment pas satisfait les espérences et attentes des Français.
Enfin, la montée de Macron au pouvoir d’Etat en France est un message rouge lancé en direction de nos pays du sud dirigés, pour la plupart, par des régimes hybrides de monarchie présidentielle, comme c’est malheureusement le cas en Côte d’Ivoire. Et donc, justement, pour nous, la Côte d’Ivoire a besoin d’être instruite à cette leçon de récomposition politique impérieuse que Macron donne au monde.
C’est pourquoi nous appelons la Côte d’Ivoire à se préparer aussi à un changement d’histoire en 2020. Parce que si nous sommes candidat à la présidentielle 2020, c’est bien pour que notre pays en finisse véritablement avec la vieille classe politique houphouétiste qui n’a vraiment plus rien d’imaginatif à proposer aux Ivoiriens d’aujourd’hui.
On ne peut plus laisser gouverner le pays comme si on était encore en 1960 sous l’ère Houphouet-Boigny. Oui, cette époque là a bel et bien existé avec ses idées et ses hommes qui ont fait leur temps, mais ne sont plus d’actualité, parce que ce ne sont plus les mêmes réalités existentielles ni le même contexte politique que nous avons aujourd’huien Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs pour cela que le régime des houphouétistes, qui règne encore aveuglement, n’y voit plus réellement clair dans les attentes des Ivoiriens et se voit tout simplement dépassé par les évènements. Macron nous inspire, donc, qu’il faut aller de l’avant en Côte d’Ivoire en enjambant les blocages politiques et institutionnels que les houphouétistes sont pour le pays qu’ils ont pris en otage en se battant, rien qu’entre eux, pour l’alternance en 2020. Mais qu’il soit clair et net : Pas question qu’on vienne nous parler d’un troisième mandat présidentiel consécutif anti-constitutionnel en 2020. Qu’on ne nous serve pas le repas râssis d’une démocratie indigène et indigeste qui pourrait encore infecter le pays et lui donner à nouveau les malaises du récent passé des crises que tout le monde sait.
NB : le titre est de la rédaction
Par Sylvain Takoué