Marius Comoé est le Président du conseil d’administration de la Fédération des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire. Interrogé par le quotidien ivoirien L’Intelligent d’Abidjan sur la question des factures d’électricité en Côte d’Ivoire et sur le boycott du paiement de ces factures , il donne son avis.
«Les mouvements de protestation qui ont eu lieu hier ( NDLR le lundi 18 juillet 2016 ) sont le résultat du mot d’ordre des associations de consommateurs. Nous n’accepterons point d’être distraits dans la lutte pour la protection des consommateurs et pour la défense de leurs droits.
Comment dans un contexte comme celui que nous vivons en Côte d’Ivoire en matière d’énergie , qui a suscité la grogne populaire amenant le Président de la République, le 1er mai dernier à annoncer des mesures en vue de maîtriser cette grogne , la CIE ose nous adresser des factures plus amères ?
On le sait tous en Côte d’Ivoire, quand ils étaient dans l’opposition , les membres du régime actuel ont démontré par des arithmétiques modulaires dont ils ont seuls le secret , que lorsqu’ils adviendraient au pouvoir , ils agiraient pour qu’il y ait une forte baisse du coût de l’énergie sur l’ensemble du territoire national.
Sous le régime de Laurent Gbagbo, lorsque nous avions connu des perturbations électriques sans précédent , ils ont dit que ce régime de Laurent Gbagbo était incapable et qu’ils avaient des solutions à nos problèmes.
Le candidat de l’opposition nous avait alors dit de ne pas donner nos voix au mensonge ni aux délestages et qu’il avait des solutions.
Nous lui avons confié les rênes du pays, et cela fait six (6) ans que la gestion du pouvoir d’État par le régime actuel dure ; mais depuis la chute du régime précédent, nous n’avons vu aucune baisse du coût de l’énergie au niveau national.
Nous assistons plutôt à différentes augmentations et le Président de la République lui-même a reconnu qu’en 2015 le gouvernement a décidé d’une augmentation.
Est-ce ce qu’il nous avait promis quand il était dans l’opposition ? Il faut que les gens comprennent que quand nous menons une lutte , nous ne le faisons pas pour satisfaire des intérêts mesquins , et que la défense des droits des consommateurs ne saurait être assujettie à la lutte pour l’acquisition du pouvoir d’État .
Quand nous parlons de coût élevé de l’électricité, nous tenons compte des promesses faites en 2010 par les candidats sur la base de leur programme de gouvernement et leur projet de société.
Une fois au pouvoir, nous attendons qu’ils mettent en œuvre toutes leurs promesses , parce que c’est sur cette base que le régime actuel est au pouvoir.
Nous avons cru le projet du Président Ouattara était faisable, pour le bonheur des Ivoiriens (…) On ne peut plus continuer à se taire.
On nous a promis une université par an, mais on a relevé une seule avec 100 milliards de FCFA…
On nous a promis la construction d’un CHU par an durant cinq (5) d’exercice du pouvoir d’État mais aucun CHU n’est sorti de terre depuis cinq ans.
Nous constatons plutôt que M Ouattara a effectué une centaine de voyages.
Nous disons que nous en avons gros sur le cœur, nous , associations de consommateurs et l’ensemble des Ivoiriens avec nous.
En lieu et place du boycott du paiement des factures qui leur sera préjudiciable , nous proposons aux consommateurs de se mobiliser devant toutes les agences de la CIE sur l’ensemble du territoire pour tenir des sit-in».
In L’Intelligent d’Abidjan du 19/07/2016
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