Quelques heures après la décès à Accra (Ghana) où il était en exil après la chute de Laurent Gbagbo, de Mamadou Ben Soumahoro, Afrikipresse.fr a recueilli des réactions. Joël Nguessan, Ferro Bally, Agnès Monnet rendent hommage à un grand homme des médias, un professionnel reconnu par tous.
Joël N’guessan (RDR) : «Nous nous inclinons devant la mémoire de l’illustre disparu»
«Il faut reconnaître que Mamadou Ben Soumahoro a été un très grand journaliste. Nous nous souvenons encore qu’il a imaginé la célèbre émission “Fauteuil Blanc” où les personnalités économiques, administratives et politiques étaient conviées. Une tribune largement suivie au cours de laquelle il posait des questions pertinentes. Nous déplorons ce décès et nous nous inclinons devant sa mémoire. Il fut un grand homme de média. Maintenant en tant qu’homme politique, nous déplorons également que cela ce soit passé en exil. C’est l’occasion pour moi de demander à tous nos frères qui sont encore en exil de saisir la main tendue par le Président Alassane Ouattara pour rentrer au bercail. Il est mieux de passer les derniers moments de sa vie près des siens, dans son pays, sur sa terre natale. Nous nous inclinons devant la mémoire de l’illustre disparu »
Agnès Monnet (FPI) : « Beaucoup de douleurs ! »
«Beaucoup de douleurs ! Beaucoup de tristesse, parce que pour la démocratie, la paix et la justice, il fut un grand homme. Il fut un grand homme pour le pays tout entier. Par même ses fonctions, en tant que homme des médias. Malheureusement, il vient de nous quitter, loin de son pays avec le statut de réfugié. C’est avec beaucoup de tristesse que je viens d’apprendre cette triste nouvelle et c’est pour cela que nous n’arrêtons pas de demander le retour de nos frères et sœurs en exil. Cela fait plus de 5 ans que certains sont hors du pays. C’est une grande tristesse pour ceux qui l’ont aimé et qui l’aiment toujours…C’est triste et je pense qu’aucun Ivoirien ne voudrait que cela arrive à un de ses proches. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de cela. Yako à sa famille, Yako à tous les démocrates de Côte d’Ivoire et Yako aussi à nous tous».
Niamkey Koffi (PDCI) : «C’est une nouvelle pénible»
«C’est une nouvelle pénible et difficilement supportable. Nous savons que Ben a été un grand artisan du journalisme en Côte d’Ivoire, notamment au niveau de la Télévision. On ne peut que regretter sa disparition. Nous ne pouvons que regretter sa disparition pour ce qu’il fut pour nous, en Côte d’Ivoire, pour la Télévision ivoirienne et pour le journalisme dans ce pays. C’est une grande figure qui disparaît. Cela nous rappelle la fin d’une époque. C’est bien dommage qu’il disparaisse ainsi et surtout hors du territoire national. C’est regrettable ! »
Maurice Ferro Bally (journaliste indépendant) : « Je suis anéanti »
«Je suis anéanti par la mort de Big Ben. D’une part, parce que c’est un journaliste de référence qui a donné ses plus belles lettres de noblesse à la télévision avec des émissions cultes comme “Fauteuil Blanc” au temps du parti unique. D’autre part, parce qu’il rend l’âme au Ghana, en exil et nous rappelle tristement ce 11 avril 2016 que notre pays, toujours profondément divisé malgré les apparences trompeuses, n’est pas encore réunifié en parole et en esprit. Et sa mort m’attriste».
Banao Nambo (Journaliste-Ecrivain suisse-d’origine ivoirienne. Résident à Zurich) : «C’est le moment pour les autorités actuelles de tendre la main»
«J’ai appris ce décès et trouve regrettable que ces monuments de la culture intellectuelle de notre pays souffrent et meurent à l’étranger. C’est vraiment le moment pour les autorités actuelles de tendre la main, pardonner et accepter le retour des fils du pays à la maison pour une cohésion nationale » .
Propos recueillis par Claude Dassé