Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle d’Août 2016 au Gabon, ne veut pas lâcher l’affaire, pourrait-on dire. Dans un entretien accordé à RFI le lundi 31 Octobre, l’adversaire du président Ali Bongo ne semble vouloir faire aucun compromis avec le camp adverse. Il ne s’en cache pas d’ailleurs.
” Il y a des gens ici en France qui croient que je vais m’entendre avec Ali. Ces gens se trompent absolument. Je ne m’entendrai jamais, jamais, jamais avec Ali. Il faut qu’ils le sachent. Quelqu’un qui a triché, quelqu’un qui a tué autant de gabonais , vous pensez que je vais allez dialoguer avec lui , pour dire quoi ? “.
Revenant sur les résultats de la Cour constitutionnel qui a proclamé Ali Bongo vainqueur des élections avec 50,66% des voix , Jean Ping fustige le mutisme de la communauté internationale qui a demandé d’aller à la Cour constitutionnelle.
Selon lui les gabonais se considèrent comme un peuple en danger et demandent l’assistance du monde entier. ” Que fait-elle l’opinion internationale ? C’est à elle de prendre ses responsabilités ” interpelle-t-il.
Il garde néanmoins espoir que, ce qui doit se passer au Gabon, va se passer avec ou sans l’aide de la communauté internationale , et qu’Ali Bongo va nécessairement reculer, sanctions ou sans sanctions.
La diaspora gabonaise avec laquelle il a eu un meeting le dimanche 30 Octobre à l’espace Trocadéro à Paris, constitue le fer de lance de la lutte, car dit-il , elle vit dans un espace où elle peut s’exprimer librement. « La diaspora fait un travail important. Et c’est vous dire aussi que la situation ne peut pas être acceptée par personne. Et quand la diaspora mobilise, elle mobilise aussi les non-gabonais ». Même s’il a été débouté par le conseil constitutionnel, rien n’est encore perdu pour Jean Ping. Et il compte aller jusqu’au bout pour faire plier Ali Bongo.
« Tout est possible au Gabon, tout. Le pouvoir m’a menacé de me tuer, de me ruiner, de me mettre en prison.Tout est ouvert. Le peuple dit d’ailleurs, si monsieur Ping s’entend avec Ali, c’est lui qu’on viendra attaquer. Nous allons brûler sa maison. C’est-à-dire le peuple veut aller jusqu’au bout », a – t-il fait savoir.
Korona Sékongo