Mercredi 30 août , vers la fin du contre-interrogatoire mené au sujet du témoin nommé Boli Bi Balo , Me Altit Emmanuel , avocat de la Défense a souhaité s’appesantir sur les conditions dans lesquelles le témoin a été approché par les enquêteurs du bureau du procureur. Le Sergent Boli Bi Balo a alors confié que la décision de témoigner à la Cpi ne venait pas de lui.
« Ce n’est pas que je me suis levé pour demander à témoigner, parce que je sais beaucoup de choses. Non ! J’étais au camp lorsque j’ai reçu une convocation du tribunal militaire. C’était entre 2012 et 2013, je ne me souviens pas exactement. Mon nom avait même été écorché, puisque la convocation mentionnait Balo Bi, au lieu de Boli Bi Balo. Je m’y suis rendu, et j’ai été reçu par le magistrat du nom de Capitaine Dosso. Quand je lui ai dit que ce n’était pas mon nom, il m’a fait savoir qu’il s’agissait bien de moi. Il m’a ensuite sorti des documents pour me le confirmer. Je lui ai ensuite demandé de me dire qui lui avait donné mon nom. Mais, il toujours refusé de me le dire. C’est peu après cela que j’ai rencontré les agents du bureau du procureur. Nous nous sommes vus à plusieurs reprises. Nous sommes rencontrés la dernière fois début 2017. Et c’est à cette date qu’ils m’ont dit que je témoignerais très prochainement devant cette cour. Voilà comment je suis arrivé devant vous», a expliqué Boli Bi Balo Ferdinand.
Me Altit voulait montrer à la cour que le sergent a été poussé par sa hiérarchie, à témoigner contre son gré. Une thèse que le témoin a légèrement balayée du revers de la main, en affirmant qu’il ne rentrait pas dans ces détails.
Jean-Hubert Koffo