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    Intox autour du sang des victimes : rien de nouveau sur le massacre des femmes d’Abobo (Côte d’Ivoire-Cpi)

    Intox autour du sang des victimes : rien de nouveau sur le massacre des femmes d’Abobo (Côte d’Ivoire-Cpi)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Le jeudi 3 mars 2011 à Abobo, un quartier d’Abidjan en Côte d’Ivoire , lors d’une marche organisée par des femmes pro-Ouattara en pleine crise post-électorale 6 femmes ont été massacrées par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), fidèles à l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo. Cet épisode tragique est l’un des points forts de l’accusation pour crimes de guerre portée contre Laurent Gbagbo à la CPI (Cour Pénale Internationale).

    Les preuves de ce massacre existent selon l’accusation à travers une vidéo, reprise par la procureure de la CPI. Pour les pro-Gbagbo, cette vidéo est un montage, une fiction destinée à nous faire croire qu’il y au massacre. Selon eux, « ce film est un condensé de trucages difficilement perceptibles à l’œil immédiat ». À cela s’ajoute que les corps des femmes seraient en réalité des corps reconstitués à partir des corps d’autres victimes. D’ailleurs, le sang retrouvé sur le lieu du massacre ne serait pas du sang humain, mais du sang de bœuf, affirment-ils désormais à partir de spéculations et déductions faites par eux-mêmes, des propos d’un « experts » sollicité par la défense de Gbagbo. Ils tentent de faire dire vainement à cet expert dire qu’il n’y a jamais eu de massacre perpétré par Gbagbo le jeudi 3 mars 2011, à Abobo.

    « Nous avons soigneusement analysé le teeshirt qui nous a été apporté et prés enté comme appartenant à l’une des victimes (de la marche des femmes d’Abobo, le 3 mars 2011. Ndlr). Parce que, nous avions vu des taches qui faisaient penser à une présence de sang. Mais, nous avons constaté qu’il était clean. Il n’y avait aucune présence de sang », a pourtant simplement et prudemment affirmé le lundi 29 mai 2017, Até Kloosterman, Professeur en Sciences médicolégales, spécialiste en ADN à l’Institut Médicolégal des Pays-Bas, devant la Cour Pénale Internationale dans le cadre du Procès Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Il répondait à une question de l’un des avocats de la défense de Blé Goudé, en occurrence Me Knoops, qui l’interrogeait sur les conclusions de l’analyse du teeshirt en question.

    Depuis plus de 6 ans, nous assistons sur le massacre d’Abobo à des révélations, ou de la désinformation, ou encore à des « fakes news ». Laurent Gbagbo a sans doute besoin de liberté, mais la thèse de la négation, la manipulation et la désinformation des siens, sont-elle la meilleure des postures ?

    Selon des informations qui proviennent de la CPI, aucun expert digne de ce nom n’est venu corroborer la thèse de la manipulation orchestrée par le camp de Ouattara. Personne ne retient, à la Cour Pénale Internationale, la thèse d’un montage grossier, réalisé dans un studio de télévision, les défenseurs de Gbagbo allant jusqu’à dire que « la manifestation elle-même, en tout cas celle dont il est rendu compte dans le film, [n’a] jamais eu lieu. »Des victimes, il y en a eu, mais, selon les pro-Gbagbo, on a volontairement dissimulé l’identité des « femmes tuées », l’ADN de ces « victimes » ne serait pas le bon.

    L’épisode du massacre des femmes d’Abobo est, depuis 6 ans, l’objet d’une formidable désinformation. Ce story-telling de la manipulation, des fausses victimes, des corps hybrides, du sang de bœuf amené par seaux, est une vieille histoire qui ressurgit de temps en temps. Il n’est pas étonnant qu’elle ressorte aujourd’hui, au moment où le gouvernement de Côte d’Ivoire , confronté à la grogne sociale et aux mutineries, est mis en difficulté.

    Le rôle des réseaux sociaux, utilisés par les uns et les autres, est de manipuler l’opinion publique. Il faut en effet occuper un temps politique long avant 2020. Nous verrons se multiplier des révélations qui seront prêtées à de « soit disant » experts, les opérations de désinformation, les « fakenews » (fausses nouvelles), parce que tout le monde n’a pas le temps d’aller aux sources , se contentant des déductions hâtives. Sur le massacre d’Abobo, rien de nouveau selon la CPI. La justice suit son cours.

    Alice Ouédraogo

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