AFRIKIPRESSE- PARIS. Il est l’opposant historique au président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. En exil en Espagne depuis 1981, Matias Severo Moto Nsa et son parti ont dit non à l’appel au dialogue national d’Obiang et demandent le départ pacifique de ce dernier du pouvoir.
Depuis Madrid, il a accepté de confier à votre magazine de la nouvelle Afrique, AFRIKIPRESSE ses certitudes d’un changement politique prochain en Guinée-équatoriale. Extraits d’un entretien à lire intégralement dans le numéro 5 du magazine à paraître en Mai 2015.
M. Moto, quelles sont vos impressions après la table ronde du dialogue national initiée par le président Obiang Nguema ? Table ronde à laquelle vous avez refusé de participer.
Je savais très bien que cette rencontre à laquelle Obiang Nguema Mbasongo appelait l’opposition n’allait pas aboutir. Certains s’imaginaient que Obiang voulait améliorer la situation politique, d’autres ont pensé qu’il voulait partir du pouvoir, moi je savais qu’il voulait simplement améliorer son image sur le plan international. Voilà pourquoi je n’ai pas voulu participer à cette table ronde dite de dialogue national.
Pourtant certains partis politiques de l’opposition à Obiang ont bien pris part à cette table ronde de dialogue national.
Oui, c’est leurs choix ! Mais sachez qu’il y a une douzaine de partis d’opposition en Guinée-Equatoriale qui sont à la solde du président Obiang. Sinon les autres partis qui ont pris part à la rencontre ont quitté les discussions en raison de la façon dont les débats étaient menés.
Après tant d’années passées en exil, quelles propositions vous faites au président Obiang afin de participer activement à la vie politique de votre pays ?
Obiang lui-même connaît très bien le travail que je fais à l’extérieur de la Guinée-Équatoriale. Cela est d’ailleurs plus important et plus impactant qu’en étant dans le pays. Obiang le sait très bien, le mouvement international que nous avons mis en marche avec toutes les actions que nous avons menées auprès des groupes de pression sont très importants. Si j’étais en Guinée-Équatoriale, je n’aurai rien pu faire. Je ne veux pas participer au régime d’Obiang, je ne veux pas être ministre d’Obiang, je ne veux pas faire partie du personnel d’Obiang. Je veux tout simplement la liberté pour mon peuple et mon pays. Je ne veux pas parler avec Obiang pour avoir de l’argent. Beaucoup de personnes me conseillent de rentrer en Guinée-Équatoriale afin de parler avec Obiang et prendre de l’argent comme les autres. Severo Moto n’est pas comme les autres. Je suis de l’opposition, du parti du progrès (PP : NDLR), et nous voulons le changement, nous voulons une alternative démocratique à la dictature d’Obiang.
NB: Interview intégrale dans le prochain magazine
Réalisée par Jean-Paul Oro