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    Handball-Domination angolaise , descente aux enfers des ivoiriens : Paul Blesson offre son expertise 

    Handball-Domination angolaise , descente aux enfers des ivoiriens : Paul Blesson offre son expertise 
    Publié le
    Par
    Adou Mel
    Lecture 4 minutes
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    Ancien joueur international ivoirien , ancien sélectionneur des équipes nationales ivoiriennes, ancien Directeur Technique National (DTN) de la Fédération Ivoirienne de Handball (FIHB) et ancien Conseiller Technique auprès de la Fédération Gabonaise de Handball (FEGAHAND), Paul Blesson est aujourd’hui conseiller en management associatif et sportif. Il entend mettre son expertise au service de son pays. Dans cet entretien accordé à afrikipresse.fr, il parle du handball africain et donne les raisons de son intention de briguer la présidence de la FIHB. 

    L’Angola a remporté récemment la 22ème édition de la CAN des dames devant la Tunisie, tenante du trophée. Est-ce une surprise pour vous ?

    Non pas du tout. L’Angola est un pays que nous avions vu arriver. Ce pays a construit un projet de handball il y’a quinze ans qui domine toute l’Afrique aujourd’hui. Il a connu une baisse de régime à cause du renouvellement des effectifs , qui avait profité à la Tunisie. Mais en Afrique son hégémonie ne surprend personne.

    La Tunisie vous-a-t-elle déçu ?

    Non, vous savez que dans les pays du nord, il y a toujours des renouvellements d’effectifs chez les dames qui font qu’elles n’arrivent pas à maintenir leurs performances. Au moment où la Tunisie arrachait le leadership en 2014 à l’Angola, la génération était en fin de cycle et il fallait la renouveler. Le renouvellement ayant été fait, il est tout à fait normal qu’elle ne soit pas à la même performance de 2014. Maintenant à force de travail, elle va se rapprocher. L’hégémonie du handball angolais doit interpeller tout le continent africain.

    Pour vous, l’Angola va-t-elle encore dominer le handball africain ?

    Oui et cela tant que les autres nations au sud du Sahara ne vont pas construire un véritable projet sportif soutenu par un projet de jeu. Les pays du Nord peuvent le faire mais tout est une question de vision et de renouvellement d’effectif. C’est tout leur problème. La religion oblige les jeunes filles à vite abandonner le handball. 

    Des pays comme le Nigeria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, les deux Congo et bien d’autres au sud du Sahara qui ont dominé le handball africain par le passé ont-ils un problème de projet sportif ?

    C’est exact. Aujourd’hui, ces pays travaillent comme il y a 20 ou 30 ans. Malheureusement cela ne paye plus et il faut changer les choses c’est-à-dire partir véritablement d’un projet de jeu et d’un plan sportif qui répondent aux conditions d’environnement, de morphotype et économique dans un pays.

    La Côte d’Ivoire a occupé le 6ème rang à cette CAN. Ce rang vous a-t-il surpris ?

    Non depuis 2012 je suis de loin cette équipe nationale. Malgré le nombre impressionnant de joueuses professionnelles, elle souffre d’un manque criant d’organisation et de fonctionnement ce qui ne peut pas donner de bons résultats. En 2012 a été 6ème, en 2014 elle était absente et en 2016 elle est 6ème. Je crois qu’elle occupe la place qu’elle mérite puisqu’elle n’a pas travaillé depuis un certain nombre d’années.

    Est-ce pour cela que vous vous portez candidat à la présidence de la fédération ?

    Je crois que je suis interpellé parce que je pense avoir servi à tous les niveaux de cette discipline. Et aujourd’hui, au-delà de l’expertise technique que je revendique sur le continent, je pense que j’ai acquis aussi des connaissances en matière de management d’une association. Tous les techniciens du handball sont interpelés parce que le handball appartient d’abord aux techniciens qui forment le joueur et accompagnent le dirigeant pour la pratique de cette discipline. Si nous devons regarder du côté de la professionnalisation de la discipline, je crois que je suis en droit de faire porter ma voix. 

    Comment les anciens handballeurs et les jeunes ont-ils accueilli la nouvelle de votre intention de candidature ?

    À ce jour, tous ceux que j’ai rencontrés à savoir joueurs, dirigeants anciens ou en activité, les gens de mon ministère ou en dehors m’encouragent , et pensent que le moment est venu pour que je prenne les rênes de cette discipline pour redonner espoir aux jeunes qui croient encore à la pratique de cette discipline.

    Le handball ivoirien est à une phase critique. En avez-vous conscience ?

    C’est la pratique du handball qui n’est pas organisée. Mais nous avons des opportunités pour développer cette discipline. J’ai eu la chance d’assister à des compétitions de jeunes. La dernière, c’était récemment le championnat des jeunes à Korhogo. J’ai vu des équipes venues de Koun-Fao, d’Odienné, Guiglo…Donc je pense qu’il y a des jeunes qui pratiquent le handball en Côte d’Ivoire. Il faut présenter un vrai projet de développement pour que les choses se pratiquent de manière formelle et organisée. Ensuite, il faut un projet sportif pour la Côte d’Ivoire. Il faut savoir que chaque pays selon son environnement, selon les conditions de pratique de sport, doit avoir un projet de sport. On ne navigue plus à vue. La culture de projet a gagné tous les milieux y compris le sport. Je me plais à dire que la culture du sport est une science or la science évolue. Nous avons encore la chance que l’État de Côte d’Ivoire fait confiance à cette discipline puisqu’elle figure parmi les huit disciplines choisies pour aller vers le professionnalisme.

    Entretien réalisé par Adou Mel

     

     

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