Le ministre d’État ivoirien, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité (MEMIS) Hamed Bakayoko a qualifié, vendredi 5 août 2016 à Bouaké , les scènes de pillages et de saccages des édifices de l’État qui y avaient eu lieu le 25 juillet 2016, de ‘‘manipulations politiciennes’’ pour des ‘‘enjeux politiques’’, à l’occasion d’une cérémonie de pardon à la Nation et de soutien au Président Alassane Ouattara, organisée par des populations de la capitale du centre de la Côte d’Ivoire, ex-fief de la rébellion.
« À Bouaké, au moment où les gens ont commencé à marcher à piller et saccager, on n’avait pas encore distribué les deuxièmes factures , donc tu as cassé pour quoi ? Tu n’as pas reçu de factures et c’est toi qui vas casser. Tu casses pour quoi ? Tu marches contre la CIE , tu vas casser la Préfecture, le Conseil régional, chez le maire (…) La Préfecture, le Conseil régional, chez le maire ont fait quoi dans la casse contre la CIE ? Tout ça , c’est des enjeux politiques, des manipulations politiciennes. Or la politique, les vieux nous l’ont dit qu’il ne faut pas te presser. Ce que Dieu veut pour toi, il va te le donner », a lancé Hamed Bakayoko , qui avait à ses côtés le ministre chargé des Affaires présidentielles Birahima Ouattara , la ministre Kandia Camara et le ministre Paul Koffi Koffi , natif de la région, et membre du Pdci-Rda.
« Le président de la République, Alassane Ouattara nous envoie ce matin, répondre à votre invitation. J’aurais pu venir en tant que ministre de l’Intérieur pour recevoir son message. Mais il a tenu à désigner le ministre chargé des Affaires présidentielles, son propre petit frère pour être avec nous pour recevoir son message. Je pense et j’espère que vous avez capté ce message, car comme vous l’avez pu le constater, le ministre Ouattara Birahima est très discret , il parle très peu. Quand il vient à une cérémonie, c’est que la Président veut montrer à quel point cette situation le touche personnellement ».
Le ministre d’État , ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, après avoir annoncé l’ouverture des enquêtes, a fait savoir que ce genre d’actes ne saurait ébranler le chef de l’État, ni mettre à mal toutes ses actions en faveur du développement de la Côte d’Ivoire, car ceux qui veulent le voir croupir finiront eux-mêmes par rompre.
« Les gens ont tout fait pensant que Alassane Ouattara n’allait pas être Président, mais il est là. Le Président Ouattara est indéboulonnable. Celui qui va s’amuser avec ADO , il va voir qu’il n’est pas tombé du ciel mais que c’est des hommes qui l’ont mis au monde. Respectons-nous un peu. Quand tu fais des bonnes choses tu assumes , mais quand c’est mauvais, personne ne veut assumer. Personne ne peut dire que c’est «moi». Ils sont cachés et ils vous envoient. Après on vient nous dire que c’est tel jeune…Non , venez vous-mêmes dire que c’est vous. La politique, c’est la démocratie. Le jour tu veux être député, tu vas être candidat. Si on doit te voter, on te vote. Ce n’est pas en cassant qu’on va t’élire », a conseillé le MEMIS.
Il a invité la jeunesse à tourner le dos à ces actes qui n’honorent pas et a annoncé pour le mois de Novembre 2016, les travaux de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Bouake : « On se connaît; donc s’il vous plait jeunes , ne servez pas de liens à ces choses-là. Votre vitalité , on en a besoin. On a le devoir de vous aider , de vous organiser pour que vous ayiez un meilleur avenir. Vous êtes des croyants, si on te dit d’aller casser, ne le faites pas. On doit vous aider à avancer. L’argent qu’on va prendre pour reconstruire, cet argent aurait pu servir pour autre chose. Chers jeunes, ne venez pas faire de la comédie devant nous en vous mettant à genoux. Mieux vaut plutôt que votre cœur soit touché. On doit s’inscrire dans des actions qui nous revalorisent. Je vous en prie, ne détruisez pas ce qui vous appartient ! Tout ce qui est à Bouaké, c’est pour vous, c’est pour redonner à Bouaké son lustre d’antan. Vous êtes des croyants, d’autres vont à la mosquée, certains à l’église. Mais les valeurs qu’on vous enseigne là-bas ce n’est pas ça ! Il ne faut pas être en contradiction avec ta propre vie ».
Aboubacar Al Syddick