AFRIKIPRESSE-CONAKRY. Dans une adresse à la Nation ce samedi soir, le président guinéen, Alpha Condé déclare que ‘’ce qui a été fait pour l’éradication du virus Ebola dans le pays est important. Mais, précise-t-il, ‘’ce qui reste à faire est déterminant et vital. (…) il est plus facile de passer de 100 à 10 que de 10 à 0. C’est-à-dire que ce qui nous reste à faire est plus difficile que ce que nous avons déjà fait’’, a avoué le chef de l’Etat guinéen qui dit avoir ‘’le regret de constater qu’il y a de plus en plus un abandon de la vigilance et des précautions indispensables pour sauver la vie de nos populations’’.
Toutes les mesures édictées par la Déclaration d’urgence sanitaire du 14 août 2014 et les recommandations de la Coordination nationale sont de moins en moins suivies, déplore le chef de l’exécutif.
‘’Ces négligences coupables se manifestent au cœur même de notre système de santé. Un service au sein d’un hôpital de la place et plusieurs cliniques privées ont été atteints par le virus. Il est extrêmement difficile d’admettre que le personnel de santé, qui a payé le prix fort devant cette épidémie, soit le vecteur au lieu d’être le rempart’’.
Alors que depuis la déclaration de l’épidémie, 3.478 guinéens ont été affectés faisant 1.880 décédés dont 200 agents de santé infectés pour 108 décédés, Alpha Condé déplore le lourd tribut payé par le personnel soignant.
Selon les conclusions des études réalisées, la gestion des décès (inhumation, transfert de corps et cérémonies rituelles) est un facteur de transmission, notamment à Conakry.
Ainsi, fera remarquer le Président de la République, ‘’le déplacement intempestif de cas suspects d’un village à un autre, d’une préfecture à une autre est en train d’annuler l’impact de nos efforts’’.
Conséquences : la cartographie de l’épidémie aujourd’hui s’est déplacée vers le littoral du pays, dans les préfectures de Forécariah, Coyah, Kindia, Dubréka et Boffa. ‘’Dans cette zone densément peuplée, affirme M. Condé, l’épidémie représente un risque réel pour la santé de notre Nation’’.
‘’C’est pour cela, dit-il, que je déclare pour les Préfectures de Forécariah, Coyah, Dubréka, Boffa et Kindia une urgence sanitaire renforcée pour une période de 45 jours. A Conakry des mesures rigoureuses vont être aussi prises pour renforcer la vigilance dans les localités’’.
Mamadou Aliou BM Diallo