72 heures après le scrutin présidentiel en Guinée, la mission d’observation électorale de l’union européenne a dit sa déception face aux assurances données par la commission électorale nationale indépendante –CENI- sur sa préparation à conduire un scrutin avec moins d’anomalies.
C’est un Frank Engel étonné qui a animé une conférence de presse ce mardi 13 octobre 2015. À l’entame, le chef de mission d’observation qualifie de « lamentable » cette organisation.
« La CENI nous avait rassuré qu’elle était parfaitement préparée au scrutin. Elle avait doté des bureaux de vote de listes d’électeurs qui ne portaient aucun ordre rationnel, ni alphabétique, ni numérique. C’était le désordre le plus total dans lequel les membres des bureaux de vote ont dû retrouver individuellement les personnes qui se sont présentées avec des cartes d’électeurs pour vérifier qu’ils figuraient bien sur leur fichier électoral. C’était lamentable », déplore M. Engel.
Les guinéens ont voulu aller voter en masse pour pouvoir élire leur président, dit-il. À cela, ajoute le chef de mission, ils voudraient que leur vote compte et que leur vote fasse la différence. « Il serait déplorable si les déficiences techniques de l’autorité en charge de l’organisation de l’élection donnent l’impression aux nombreux guinéens à la fin du compte d’être dessaisis de leur voix. Ça serait hautement déplorable », insiste le chef de mission.
Pour sa part, la CENI s’est retranchée dans un mutisme et le taux de participation au vote reste pour l’heure le grand-enjeux.
Ci-jointe, l’intégralité de la déclaration préliminaire de la mission d’observation de l’UE en Guinée.
Aliou BM Diallo
