AFRIKIPRESSE-CONAKRY- Les membres du Conseil national de transition, organe législateur pendant la transition (2009-2010), sont furieux contre le pouvoir de Conakry. Ils réclament le paiement de leur indemnité forfaitaire et s’insurgent contre la non application par Alpha Condé de l’ordonnance portant ”dispositions spéciales” en leur faveur pour ”services rendus à la Nation”.
Pour obtenir leur dû, les Conseillers se disent prêts à saisir la justice contre l’Etat guinéen.
Au nombre de 159 conseillers, ils disent ne pas comprendre pourquoi le gouvernement du président Alpha Condé traine le pas dans l’exécution de l’ordonnance N°013 signée du Général Sékouba Konaté, alors président, en 2010 accordant des dispositions spéciales aux membres du CNT, du CNDD et du gouvernement de la transition.
Pour eux, après avoir accompli leur part de mission qui aura duré quatre ans, contrairement au gouvernement et au Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), ils ont droit à cette indemnité. Puisque les membres du CNDD et ceux du gouvernement ont touché leur part quand ils quittaient les affaires. Chacun des conseillers devrait recevoir un montant forfaitaire de trois cent millions de francs guinéens.
”Ce qu’on vit aujourd’hui c’est le fruit des travaux intenses, sans cesse, ni congé du CNT. C’était pour éviter ce que vivent aujourd’hui d’autres pays tels que la Libye. En dépit de tous les facteurs, la Guinée a évité le pire. Mais (en contrepartie), il était prévu qu’à la fin de toutes les activités de la transition, les membres du gouvernement, du CNDD et du CNT devraient bénéficier des mesures d’accompagnement leur permettant de se réinsérer dans leurs structures qu’ils avaient abandonnées pour servir la nation. Mais malheureusement, le président n’a pas hésité à dire que l’écrit de Konaté ne l’engage pas. Il oublie ou refuse le principe de la continuité de l’Etat”, a rappelé Aboubacar DANSOKO, ancien conseiller.
Pascal Sandouno, un autre ancien membre du CNT, enfonce le clou. Il accuse le pouvoir d’Alpha Condé de sacrifier les fils et les cadres du pays les plus méritants.
”Nous avons une machine qui broie ses propres enfants. Vous ne pouvez pas savoir de quoi je suis capable si vous me laissez affamé . Je suis ébahi. Ce qui fait de la valeur ailleurs, nous le piétinons. Dans tous les autres pays qui ont connu des situations identiques à celles de la Guinée, il y a eu des dispositions pour encourager et accompagner ceux qui ont fait ce travail. Et ici, d’un revers de main, on balaie tout, en refusant de respecter ce que la loi dit”.
Alhassane Camara insiste sur le respect de la loi: ”La loi, c’est la loi. On ne peut pas appliquer une partie de la loi et laisser l’autre. Les membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, ancienne junte, ndlr) et du gouvernement (de transition), pour six mois d’exercice, ont bénéficié tous les privilèges. Et nous, en 4 ans, on a fait 71 lois pour le pays. Mais on nous traine dans la boue. La loi est là et tous les paramètres sont là, il faut qu’on exécute. Nous poursuivrons la bataille jusqu’au dernier souffle. Si l’équipe d’Alpha Condé passe , on fera face à ceux qui viendront après lui. Donc, mieux vaut en finir tout de suite”.
Aliou BM Diallo