Le projet de chronogramme des élections communales et communautaires proposé par la commission électorale nationale indépendante -CENI-, crée de vives réactions au sein de la classe politique du pays. En fin de semaine dernière, lors d’un atelier de “planification” à Kindia, (centre de la Guinée), la CENI a décidé de repousser les élections locales, prévoyant la tenue des consultations locales en octobre 2016.
Cette décision vient “compromettre” le délai de fin “juin 2016” consigné dans les accords politiques paraphés le 20 août 2015, entre les différents acteurs politiques du pays.
L’institution électorale justifie sa position par la nécessité de dégager “des contraintes d’ordre juridique et administratif”, qu’elle doit lever pour “organiser des élections transparentes et acceptables”.
La CENI déroule comme conditions: “la correction de la cartographie des bureaux de vote, le découpage administratif, la mobilisation des ressources matérielles et financières”. Plusieurs défis qui, selon le Président de la CENI, Bakary Fofana, ne peuvent être levés d’ici juin.
“La CENI se propose 254 jours pour tenir ces élections”, précise un communiqué de l’institution, qui ajoute que “la nouvelle mouture de planification des élections communales et communautaires est faite”.
Une chose qui provoque l’ire de la classe politique, dont les réactions sont de plus en plus vives. Au sein du principal parti d’opposition, c’est un ”niet” catégorique.
” Les problèmes évoqués par la CENI ne peuvent pas empêcher la tenue des élections. La CENI est fidèle à elle-même. À chaque fois qu’on fixe un chronogramme, qu’on veut aller aux élections, qu’il y a la paix sociale, que tout semble aller comme il faut, la Céni vient jeter son grain de sable pour enrailler la machine. Je traite le Ceni d’irresponsable parce qu’on ne peut pas lancer une bombe de ce genre, et qu’on laisse passer”, a lâché Aliou Condé, secrétaire général de l’UFDG, contacté par Afrikipresse.
Chez le Parti de l’espoir pour le développement national(PEDN) de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté, c’est la “désolation”. “Suite au report des communales en octobre, contrairement à l’esprit de l’accord politique du 20 août, nous exprimons notre totale déception et notre désolation”, a confié à notre rédaction, le porte-parole, François Bourouno.
Au niveau du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, “on prend acte” du nouveau chronogramme proposé par la CENI, d’autant qu’il prend en compte la période des grandes pluies, réagit, Lansana Komara, secrétaire permanent.
Le président du cadre de dialogue Cheik Sako déclare :”pour l’instant, la CENI cherche des pistes. La CENI va faire des propositions au comité de suivi. Il appartiendra au comité de suivi où toutes les sensibilités politiques sont représentées, la société civile, la communauté internationale, d’en décider. Et ça fera l’objet d’une discussion”.
Aliou BM Diallo