Pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante, un président de l’Assemblée nationale de France a prononcé un discours au parlement ivoirien. Claude Bartolone qui séjourne en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une visite officielle qui s’achève aujourd’hui s’est adressé au peuple ivoirien au sein de l’hémicycle le vendredi 24 octobre 2014, en présence des présidents d’Institutions, du Premier ministre Daniel Kablan Duncan, des membres du gouvernement et du Corps diplomatique.
Le message du président de l’Assemblée nationale française s’est articulé autour de la normalisation politique en Côte d’Ivoire après la crise et du rôle des députés dans leur ensemble. «Nous assistons depuis deux ans au retour des conditions qui ont fait le miracle ivoirien. Ce miracle se rappelle à nous, il nous dit que rien a changé, que la foi des hommes est toujours là, que leur courage, leur détermination et leur force de travail demeurent. Vous avez traversé la guerre civile, connu le conflit et la division, versé du sang et des larmes, mais vous avancez d’un pas décidé vers l’unité et la réconciliation.
Avec la sagesse de vos traditions, le dynamisme de votre jeunesse et avec courage, vous avez surmonté d’immenses obstacles et ce sera pour vous imposer avec éclat. Les crises les plus fortes sont derrières vous, nous le croyons en France, beaucoup de choses ont été entreprises depuis trois ans sur le plan économique. Je veux saluer les progrès réalisés en matière de désarmement et de réinsertion et dans ce domaine vous êtes un modèle que beaucoup observent. La réconciliation exige du temps et des efforts, l’équilibre à trouver entre pardon et sanction est toujours délicat, mais je sais qu’au fond, la volonté de dialogue est là de part et d’autre et c’est l’essentiel.
Ce dialogue existe, il avance. Je forme donc le vœu qu’à ma prochaine visite, l’ensemble des forces politiques ivoiriennes puissent être représentées à l’Assemblée nationale pour que le parlement fasse vivre le débat démocratique, qu’il soit définitivement le cœur battant de la démocratie. Des incertitudes persistent, des efforts doivent encore être déployés mais quel pays pourrait se prévaloir de n’avoir aucun progrès à réaliser. Il faut laisser le temps aux reformes, nous autres responsables politiques, nous devons rendre compte à nos populations qui sont parfois impatientes d’autant plus qu’elles sont dans la souffrance. Nous devons leur montrer notre détermination à toujours perfectionner notre action. Tout est toujours perfectible», a déclaré Claude Bartolone.
Patrick Doua