Le béninois Anjorin Moucharafou, membre du Comité Exécutif de la CAF s’est confié à afrikipresse.fr à Abidjan où il est de passage. Le CHAN, le football béninois et l’élection à la présidence de la FIFA sont les sujets qui ont été abordés.
-Quel jugement portez-vous sur la 4ème édition du CHAN qui a eu lieu récemment au Rwanda ?
Ce que j’ai vécu au Rwanda six ans après la première édition à Abidjan, est formidable. Au moment où le président Hayatou lançait cette compétition pour valoriser le football local c’est à dire les jeunes talents, beaucoup n’y croyaient pas. Mais ce que l’on a vu en 2016 au Rwanda, me permet de dire que le CHAN a de la valeur et est devenu un plateau pour les Européens qui viennent à la cherche de meilleurs talents.
-Pensez-vous qu’il y a des innovations à apporter pour donner un plus à cette compétition ?
Aujourd’hui nos fédérations ont pris conscience que le CHAN permet de valoriser le football d’un pays. La CAF en a conscience et pense aux innovations. Si je prends le cas de mon pays le Bénin, il doit travailler rapidement pour être à ce niveau dans trois éditions et espérer pourquoi être champion un jour.
-Parlant du football de ce pays, il est au creux de la vague. Que faut-il faire pour qu’il sorte la tête de l’eau ?
Vous savez, le Bénin vit une situation cyclique. De 1960 à 2001, le football béninois était dans le noir. À partir de 2001 jusqu’à 2005, sous ma houlette, il a quelque peu sorti la tête de l’eau. Mais après, d’autres l’ont replongé. Ne dirige pas une fédération qui veut mais qui peut parce que diriger, c’est avoir des ressources humaines et des relations au plan international, c’est savoir anticiper et c’est accepter de se mettre au service du football de son pays.
-L’actualité, c’est l’élection à la présidence de la FIFA. Comment la CAF voit-elle cette élection ?
La CAF pris position pour soutenir la candidature du Cheikh Salman Ibrahim. Et comme nous l’avons affirmé à la face du monde, nous sommes tenus de nous battre pour respecter notre parole et le faire élire.
-D’aucuns ont vu d’un mauvais œil le fait que la CAF n’ait pas très tôt apporté son soutien au Sud-africain Tokyo Sexwale ?
Mais notre frère Africain s’est désisté avant même que nous ne nous réunissions pour décider de notre soutien à un candidat. Il nous a écrit pour nous informer de son retrait de la course. À partir de là tout était facile. Après notre analyse, nous avons porté notre choix sur le Cheikh Salman.
-Pour de nombreux observateurs, Tokyo Sexwale a subi de grosses pressions.
Mais de qui ? Non personne ne l’a mis sous pression. Le jour du Comité Exécutif de la CAF, le président Hayatou était absent. La réunion a été présidée par les deux vice-présidents. Je peux vous dire que le débat a été houleux et nous sommes passés au vote à bulletin secret et non à main levée. Mais tous les membres ont porté leurs choix sur le Cheikh Salman.
-Pensez-vous que Salman Ibrahim peut diriger efficacement la FIFA ?
Bien sûr sinon l’Afrique ne l’aurait pas choisi. Pour gérer une maison, il faut la connaître. Salman est le président de la Confédération Asiatique de Football de plus, il est vice-président de la FIFA, il a donc les capacités pour diriger cette institution.
-Avez-vous des regrets que l’Afrique n’ait pas de candidats ?
Non pas du tout. Parce que notre leader, le président Issa Hayatou n’est pas candidat. Il a des chantiers importants à achever en Afrique.
-Que pensez-vous des nombreux scandales à la FIFA ?
Avec le temps, les gens ont compris maintenant que les Africains ne sont pas des corrompus et des corrupteurs.
-Quel regard porte l’Europe qui a aussi un candidat sur le choix des Africains ?
Chacun est libre de soutenir qui il veut. L’Europe aussi a opéré son choix que nous respectons.
Entretien réalisé par Adou Mel