L’ASEC Mimosas a remporté le titre de champion de Côte d’Ivoire de football cette saison (2016-2017) le samedi 2 juillet 2017. Ce sacre est le 25ème du club le plus célèbre et le prestigieux de Côte d’Ivoire. Pour Afrikipresse.fr, l’artisan de ce sacre, l’entraîneur Traoré Siaka dit Gigi, considéré à tort ou à raison comme le pompier de service du club jaune et noir, parle de ce titre de champion de Côte d’Ivoire de football et même de la saison dans son ensemble. Avec ce titre, l’ASEC revient à la surface après six tentatives infructueuses, depuis 2010.
Vous avez remporté le titre avec l’ASEC Mimosas cette saison; le premier avec le club, mais aussi votre carrière de technicien. Un rêve qui s’est enfin réalisé ?
Oui c’est un rêve qui se réalise parce que j’avais hâte de gagner le titre pour le dédier au Président du Conseil d’Administration (PCA) du club qui m’a beaucoup soutenu et qui m’a fait confiance dans les moments difficiles. C’est donc ma manière de lui transmettre mes remerciements en lui offrant le titre. J’y ai cru jusqu’au bout, je
savais que cela allait arriver un jour. C’est le prix de la patience après sept ans.
Vous avez certes été patient mais des supporteurs tout comme certains dirigeants vous ont décrié. Est-ce qu’il vous est venu en tête de démissionner ?
Je pense que les critiques ne sont pas nécessairement négatives. Elles permettent de se surpasser. Et cela a été mon cas. J’étais tellement conscient des critiques que je ne devais pas échouer. Il fallait relever un défi. Pour dire vrai, les critiques m’ont fait du bien.
Eprouvez-vous tout de même des regrets au cours de la saison ?
Peut-être qu’on pouvait gagner facilement le championnat juste après la manche aller malheureusement cela n’a pas été le cas. Sinon c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Mais je pense que quand on gagne au dernier moment aussi c’est bon parce qu’il y’a beaucoup plus de joie et de plaisir. Imaginez que nous ayons gagné le titre des mois ou des semaines avant, cela n’aurait pas donné un tel plaisir.
Votre équipe a perdu son dernier match face à la modeste formation de l’ASI d’Abengourou. Cette défaite n’a-t-elle pas gâché la fête, avec certains supporteurs qui étaient mécontents?
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Mais vous savez que les joueurs ne font plus d’efforts, quand ils savent qu’ils ont atteint
leur objectif. Le titre étant déjà acquis à la 25ème journée, le match de la 26ème journée comptait pour du beurre pour eux.
Sur trois tableaux à savoir la Ligue africaine des Champions, la Coupe Nationale et le championnat que visait l’ASEC Mimosas, le club n’a gagné que le dernier. Avez-vous des regrets pour les deux autres ?
Oui, j’ai des regrets surtout pour la Ligue des Champions où nous n’avons pas pu marquer le seul but contre CF Mounana du Gabon qui devait nous qualifier pour la phase de groupe. Après notre élimination, nous avons opéré un choix entre la Coupe Nationale et le championnat national. Parce que pour nous, le championnat nous permettait d’aller directement en Ligue des Champions alors que la Coupe Nationale nous conduisait en Coupe de la Confédération. À ce niveau, le choix a été vite fait puisque nous avons opté pour le championnat et le résultat est là aujourd’hui.
Quelles ont été vos satisfactions durant la saison ?
C’est surtout le comportement de mes joueurs. Ils se sont battus, j’ai senti en eux qu’ils me faisaient confiance. Parce ce qu’ils savaient aussi que je leur faisais confiance. Ce lien était très fort. Vous savez que ce sont les joueurs qui font un entraîner. Ils ont cru en moi jusqu’à la fin. Le mérite leur revient.
Et vos dirigeants ?
Je leur adresse tous mes remerciements mais beaucoup plus particulièrement au PCA Me Roger Ouegnin. Au moment où certains doutaient, lui m’a soutenu, m’a fait confiance jusqu’au bout. J’ai tout fait pour lui donner satisfaction, et qu’il n’ait pas surtout honte.
Quelle est l’équipe ou les équipes qui vous ont beaucoup posé des problèmes ?
Ce sont les équipes devant lesquelles on pensait pouvoir gagner facilement telles que FC San Pedro, SOA…mais quand on joue contre les concurrents directs, les joueurs sont beaucoup plus concentrés. Cette année, contrairement à ce que certains supporteurs pensent, nous avonsgagné le WAC à quatre reprises en match de préparation, en championnat en aller et retour et en Coupe Nationale. Cette équipe est considérée comme la référence à l’heure actuelle dans notre championnat.
Est-ce que vous avez disposé des joueurs qu’il fallait pour jouer sur
tous les tableaux ?
On ne peut pas disposer de joueurs à cent pour cent . Sion, les joueurs se complètent. Il y en a de moyens, de bons et de très bons et c’est tout cela qui forme une équipe. Les joueurs ne peuvent pas avoir le même niveau. Impossible.
Allez-vous continuer votre mission à la tête de l’encadrement technique du club ou allez-vous partir ?
La dernière décision revient au président du club. Mais jusqu’à preuve du contraire je suis là.
Entretien réalisé par Adou Mel
