Dix pays sur les 24 engagés, déjà sacrés champions d’Afrique, repartent à l’assaut de l’Afrique a l’occasion de la 32ème édition de la CAN de football prévue du 21 juin au 19 juillet 2019 en Égypte. Les 14 autres visent le trophée pour la première fois. C’est dire que les batailles s’annoncent chaudes.
Groupe A : L’Égypte dans son jardin mythique
L’Égypte retrouve son jardin 13 ans après son dernier sacre. Elle reste intraitable sur sa pelouse mascotte du stade International du Caire. Grandissime favori de cette campagne qu’il accueille, le pays le plus titré du continent est à la recherche de sa 8ème couronne après 1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010.
Dans le groupe A considéré comme le moins relevé, elle croisera le fer avec trois autres formations aux grosses ambitions.
La RD Congo est auréolée de deux titres acquis en 1968 et 1974 et est considérée comme le dauphin de l’Égypte. Elle a difficilement validé son ticket pour cette campagne et ne respire pas la grande forme.
L’Ouganda est une habituée des joutes africaines et était présente à la dernière CAN. Cette fois, elle nourrit le secret espoir de laisser des traces. Tout comme le Zimbabwe devenu un habitué de cette épreuve. Ces deux pays vendront chères leurs peaux. Ces outsiders peuvent créer la surprise. L’Égypte et la RD Congo devront donc faire attention.
Groupe B : le pôle d’attraction le Madagascar et le Burundi
Pour leur première participation à la CAN, le Madagascar et le Burundi vont découvrir le haut niveau. Les deux équipes sont logées dans le même groupe (B) en compagnie du Nigeria et de la Guinée, deux gros calibres qui rêvent du trophée. Elles s’appuieront sur leur volonté et leur fougue pour bousculer la hiérarchie.
Incontestablement le match des deux néophytes va retenir l’attention des observateurs. Le Nigeria est l’un des favoris de l’épreuve à la recherche d’une quatrième couronne après 1980, 1994 et 2013. Les Super Eagles ont réalisé un parcours presque sans faute lors des éliminatoires. Mais en face, le géant du continent devra s’attendre à une opposition de ces deux nouveaux venus mais surtout de la Guinée qui marque son retour dans la cour des grands.
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Le renouveau amorcé par le Sily National de Guinée fait de lui un client sérieux. La Guinée a terminé en tête de son groupe devant la Côte d’Ivoire, la Centrafrique et le Rwanda. Son objectif à cette édition demeure le trophée derrière lequel il court depuis des années. Le Sily a des atouts pour surprendre.
Groupe C : Le Sénégal, la Tanzanie et le Kenya défient l’Algérie étoilée
Il y aura de chaudes empoignades dans cette poule où le Sénégal et l’Algérie ont une place de choix dans le coeur des observateurs. Une fois de plus, le Sénégal qui est également à la recherche d’une première sensation continentale est classé dans le groupe des favoris. Sadio Mané et ses coéquipiers donneront-ils raison aux analystes ? Difficile de le dire car ce pays déçoit à chaque campagne.
De plus, l’Algérie se dresse sur son chemin. Elle aussi a réalisé un bon parcours lors des éliminatoires mais reste une géante aux pieds d’argile. Les Fennecs sont seulement sur un sacre à ce jour (1990 à domicile) malgré les nombreux talents dans leur rang. L’ Algérie est consciente qu’elle a perdu de sa superbe depuis des années. Toujours forte lors des éliminatoires mais moins performante en phase finale, elle saura sûrement résoudre cette équation cette fois.
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Le Kenya et la Tanzanie ne sont pas à négliger même si lors de leurs rares apparitions à la CAN, ils se sont contentés de menus frétins. Eux également sont sans couronne. Ils auront sûrement leur mot à dire dans une épreuve où les surprises désagréables ne manquent jamais.
Groupe D : Le carrefour de la mort
De loin cette poule est considérée comme la plus corsée. L’on aura droit à des matches au sommet avec Côte d’Ivoire-Maroc, Afrique du Sud-Maroc ou encore Côte d’Ivoire-Afrique Sud. Ivoiriens et Marocains ont un vieux contentieux qui date de 13 ans. Ironie du sort, ce contentieux sera réglé en Égypte là où il a pris forme. La Namibie jouera les arbitres dans ce combat de géants.
Si le Maroc et la Côte d’Ivoire sont placés au dessus de l’Afrique du Sud, les Ivoiriens devront éviter tout excès. Les expériences passées sont là pour nous le rappeler. Cette poule pèsent à elle seule 4 médailles gagnées par les Éléphants (1992 et 2015), les Bafana-Bafana (1996) et Maroc (1976).
Groupe E : une poule équilibrée
La Tunisie et le Mali font office de leaders. Si la Tunisie a déjà remporté le trophée (2004), elle n’oublie pas pour autant sa défaite face au Mali à l’ouverture de la CAN 1994. Après plusieurs champagnes restées infructueuses, la Tunisie est considérée très souvent comme un tigre en papier.
Le fait d’avoir réalisé un très bon parcours lors des éliminatoires ne fait pas d’elle une favorite. Généralement, les pays du nord africains réussissent bien au Mali, lui aussi à la recherche d’un premier sacre. La Mauritanie arrive avec de grosses ambitions même si elle sait que l’acquisition du trophée exige d’énormes sacrifices. L’Angola reste un éternel participant sans plus. L’on attend de ses nouvelles en terre Égyptienne.
Groupe F : La poule aux neuf couronnes
Le Cameroun et le Ghana sont deux gros morceau considérés à juste raison comme les favoris du groupe. Les oppositions de cette poule qui pèse à elle seule 9 coupes seront à suivre de près. La bataille entre le Cameroun avec ses cinq trophées (1984, 1988, 2000, 2002 et 2017) et le Ghana quatre fois titrés (1963, 1965, 1978 et 1982) fera rage.
Elle fera partie des huit meilleurs plateaux de ce tournoi. Pour autant, les deux autres pays du groupe que sont le Bénin et la Guinée Bissau, ne seront pas des faire-valoir. Le Bénin qui a fait quelques apparitions a acquis une petite expérience à même de lui permettre de frapper un grand coup. Sa belle prestation devant le Togo de Emmanuel Adebayor lors de la 6ème journée des éliminatoires et sa qualification ont impressionné. Présente en 2017 au Gabon où elle fait sensation manquant de peu la qualification, la Guinée Bissau a désormais une idée de cette épreuve. En Egypte, elle essayera de faire mieux. Elle pourrait causer des soucis aux deux cadres du groupe.
Adou Mel