Deux continents, deux pays, deux personnages, deux réalités, mais presque le même destin. François Fillon, en France peut-il accéder à la magistrature suprême ainsi que Donald Trump l’a réussi malgré les oppositions de toutes parts, aussi bien dans son propre camp qu’au niveau des médias ?
La campagne présidentielle en France a pris une tournure des plus spectaculaire pour un des candidats : François Fillon. Alors qu’il a laminé ses adversaires lors des primaires avec 67% des voix sur un peu plus de 4 millions d’électeurs, l’homme se sentait déjà un pied à l’Elysée. Cet espoir, tous y compris les médias l’entretenaient avant que le Canard enchainé ne vienne jeter comme un cheveu sur la soupe de l’ex-premier ministre, cette affaire d’emploi fictifs qui met en cause toute la petite famille Fillon.
Et comme on pouvait s’y attendre, en en faisant leur chou gras, les médias français se sont « acharnés » sur le” pauvre”. Ils ne se privent pas un seul instant pour rappeler au candidat LR (Les républicains) ses déclarations d’avant sa tourmente. Sur la mise en examen de Nicolas Sarkhozy, en effet, l’homme avait dit lors de la campagne pour la primaire de Droite et du Centre : « Il n’y a qu’une seule chose qui m’empêcherait d’être candidat, c’est si mon honneur était atteint, si j’étais mis en examen ».
L’entretien entre le journaliste Laurent Delahousse et l’actuel candidat des Républicains sur France 2 au 20h du dimanche a fini sûrement par convaincre François Fillon de ce qu’il devra, s’il continue de maintenir sa candidature faire face, non seulement à ses adversaires déclarés, Marine Le Pen et les autres Hamon, Macron, …, et ceux de son propre camp dont plusieurs ténors l’ont lâché, mais aussi et surtout aux médias qui ne cesseront sûrement pas de remuer le couteau dans la plaie. Une situation qu’un certain Trump a connue et continue de connaitre.
Face à tous ses adversaires sérieux Fillon pourra-t-il tenir ? Il sait que ce sera difficile. Mais, à l’observer et l’écouter, la “jurisprudence” Donald Trump aux USA pourrait lui servir bien. Fillon a déjà commencé à se présenter comme le destructeur des clans politiques, le candidat du peuple. D’où l’organisation de son grand meeting à Paris, place Trocadero, auquel ont assisté plus des milliers de sympathisants , un nombre suffisant, selon lui, pour dire qu’il est la seule solution sûre d’alternance. Quand bien même Delahousse lui a rappelé à plusieurs reprises que ces milliers dev personne, ce n’était pas toute la France.
Toutes proportions gardées, le candidat en difficultés rappelle bien Trump qui, dans la même situation, a dû s’appuyer sur le citoyen américain, ses aspirations, ses peines et ses espoirs, tout en menant une guerre farouche aux médias, aux instituts de sondage, bref il a tout mélangé et et dérangé pour arriver à se faire élire contre toute attente face à Hilary Clinton. François Fillon, dans les cordes,n’hésite déjà pas à fustiger la justice dont il doute de la sincérité du calendrier.
Ce soir, à 18 heures (heure locale française) le Comité politique LR tient une réunion qui devrait permettre un peu plus de lisibilité quant à la décision finale de François Fillon devrait être mis en examen le 15 mars 2017, soit 48 heures avant la date limite du dépôt des candidatures. Le premier tour de l’élection est prévu pour le 23 avril 2017. Pour l’instant, le député de Paris maintient sa candidature. Plus que jamais consolidé par le renoncement définitif d’Alain Juppé.
Chris Monsékéla