En acceptant d’être le pays invité d’honneur du FESPACO 2017, la Côte d’Ivoire voulait honorer le Burkina Faso à travers son choix porté cette année sur elle et sur son Président Alassane Ouattara derrière qui, se cache un homme de culture averti, un cinéphile exigeant.
C’est chose faite : la biennale bat son plein depuis le samedi 25 février 2017. Les professionnels et les experts du cinéma africain sont à la tâche : des conférences par-ci et des présentations par-là. Des membres du jury réfléchissent et vont regarder 20 long-métrages en lice pour le sacre, le grand prix dénommé Étalon de Yennenga.
Les acteurs et les comédiens sont heureux de se retrouver et de confronter leurs expériences. À travers les rues marchandes, que ce soit au siège du FESPACO à la Place de la nation, ou à la Maison du peuple, les festivaliers se bousculent et chacun gagne pour son compte. Effectivement, la Côte d’Ivoire a mis en jeu les moyens matériels et financiers pour la réussite et le succès de ce FESPACO 2017.
Premièrement, la Côte d’Ivoire a décaissé plus de 50 000 000 de FCFA pour le Comité d’organisation du FESPACO. Deuxièmement, la Côte d’Ivoire est venue avec plus de 300 festivaliers à cette 25ème édition. Enfin troisièmement, la Côte d’Ivoire a offert un concert géant gratuit aux festivaliers avec à l’affiche la Méga star Alpha Blondy, à l’ouverture officielle de la biennale.La Côte d’Ivoire se fait remarquer avec le village ‘’Akwaba’’ dressé majestueusement à la Place de la nation. Tous les soirs, il y a la fête et l’ambiance à l’ivoirienne sur tous les sites dédiés aux FESPACO. Pour les observateurs de la scène culturelle, cinématographique et politique, la Côte d’Ivoire a bien fait d’accepter l’invitation du président Rock Kaboré afin de dissiper tous les doutes sur les relations bilatérales et diplomatiques entre ces deux pays frères.
Pour les uns et les autres, ce FESPACO 2017 est celui de la réconciliation, du rapprochement et de la fraternité retrouvée.
[ Reconnaissance et gratitude au Burkina ]
Après la nuit consacrée à la mémoire des hommes du cinéma africain disparus, le samedi 25 février 2017, premier jour de l’ouverture officielle du FESPACO, comme à chaque édition du festival, très tôt dans la matinée du dimanche 26 février, les festivaliers présents ont respecté la tradition.
Ils ont fait, main dans la main, le tour d’hommage du monument appelé ‘’Place des cinéastes’’, située en face de la Mairie centrale de Ouagadougou. C’était en présence du ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie et du ministre burkinabé de la Culture, des Arts et du Tourisme. Une minute de silence a été observée à la mémoire des disparus. Pour le ministre burkinabé de la Culture, Tahirou Barry, c’est ‘’un devoir de mémoire’’.
Au cours de l’année écoulée, ce sont plus de 16 cinéastes égyptiens, ivoiriens et sénégalais qui ont définitivement rangé la caméra.
Prenant la parole à cette occasion, le doyen des cinéastes, l’Ivoirien Timité Bassori, membre-fondateur du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), a traduit sa reconnaissance et sa gratitude aux autorités et au peuple burkinabè qui ont su maintenir la flamme allumée durant 48 ans en dépit des soubresauts politiques.
Traoré Abdul, correspondant à Ouaga