Le président du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), en France depuis le vendredi 12 mai, rentrera à Abidjan dans 14 jours (le 27 juillet 2017), comme prévu à son agenda, malgré la suspension de Jean-Louis Billon, porte-parole adjoint de son parti, de son poste de président du conseil régional de la région du Hambol ; et le limogeage de Niamien N’Goran, vice-président du Pdci, de son poste d’Inspecteur général de l’État.
Alors que des observateurs pouvaient penser que toutes affaires cessantes, le Président Bédié serait rentré au pays pour rencontrer les cadres concernés, et réunir les instances du parti pour savoir la conduite à tenir face à ce qui est considéré par les « noyaux durs » du Pdci comme une provocation de trop permettant de justifier une rupture , la sérénité apparente du président du plus vieux parti de Côte d’Ivoire suscite des interrogations : a-t-il a été mis au courant avant la décision du gouvernement, en était -il partie prenante, que va-t-il faire ?
Pendant que les spéculations vont bon train, l’ex-président de la République qui s’était rendu à Paris pour la remise du prix Unesco Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix depuis plusieurs semaines, continue d’humer l’air frais de la capitale hexagonale en sa résidence du 16ème, au rue Beethoven, où il a reçu récemment Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, avec des images faisant dire à certaines langues que son domicile parisien était devenu un studio photo ou « Hollywood Sur Seine ».
Une situation ( soutien ostentatoire affiché en faveur de Billon et de Soro comme pour dire qu’ils sont intouchables parce qu’ils sont sous sa protection ) qui, ajoutée aux déclarations du Président du Pdci dans les médias, semble avoir mis le feux aux poudres, dans les relations avec entre Alassane Ouattara.
Les deux hommes s’étant entendus pour ne plus parler publiquement jusqu’à nouvel ordre de l’alternance en 2020, et pour construire le parti unifié ; les déclarations de Bédié dans Jeune Afrique, et sur TV5 ont été mal perçues du côté du Palais présidentiel du Plateau, à Abidjan.
Interrogé au sujet de ces déclarations à son retour de voyage, Alassane Ouattara avait répondu ne les avoir pas écoutées ; une réponse qui indiquait déjà un malaise.
La question qui se pose à présent est de savoir si le Président Bédié continuera de jouer le temps long, de ne pas écouter l’impatience des « noyaux durs » de son parti, pour pousser à bout Alassane Ouattara avec cette posture : « qu’il aille au bout donc s’il est vraiment fort. Qu’il nous sorte de tout ! On ne lui facilitera pas la tâche en sortant. Nous continuerons de parler et de réclamer l’alternance sans sortir, et à nous y préparer. Pas question de lui éviter d’avoir à prendre la responsabilité de nous chasser s’il ne veut pas entendre tout cela ».
Reste à savoir si les militants du Pdci sauront comprendre, cette sorte de didiga politique qui avait plus ou moins réussi, sous Laurent Gbagbo au Rhdp.
Charles Kouassi et Chris Monsékéla