Chanteur-guitariste sénégalais, Baaba Maal a été invité à un diner à la résidence du ministre des Affaires étrangères du Burkina, dans le cadre du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Nous avons profité pour lui arracher quelques mots.
Que nous vaut votre présence à Ouaga ?
C’est le Fespaco. Je viens retrouver aussi un pays-frère du Sénégal, un pays qui nous a invités. Moi, j’avais hâte de venir ici retrouver la culture burkinabè. Donc, ce soir, c’est Monsieur le ministre qui m’a fait l’honneur de m’inviter avec d’autres personnalités dans sa résidence. Je suis très content d’être ici, le Fespaco est l’occasion qui m’emmène ici, mais le Burkina est un pays que je voulais revoir.
Comment voyez-vous le Fespaco ?
Le Burkina a été très brave après deux ans de léthargie dans le monde entier. Et avec tout ce qui se passe dans ce pays, inviter le monde de la culture, permettre à tous ceux qui pensent à un monde meilleur de venir se retrouver ici, c’est très fort. Ce n’est pas n’importe quel pays qui peut le faire. C’est une grandeur qu’on trouve toujours chez les Burkinabè. Et je pense que cela doit être un exemple à magnifier sur ce continent africain. On peut souffrir parfois, mais on doit être toujours fort, parce qu’un être humain doit être capable de se surpasser et de trouver des solutions.
Pensez-vous que la culture peut être l’antidote de la lutte contre la violence et les conflits en Afrique ?
La culture a toujours été là pour promouvoir la paix, la cohésion sociale, l’entraide, l’amour entre les personnes. Parce que la culture, on la partage. La musique par exemple, on la partage avec les autres. On ne la garde pas pour soi. Si nous mettons des messages forts dans nos textes pour dire que nous sommes plus nobles que les problèmes qui viennent s’insérer entre nous, je pense que quelques personnes suivraient et de fil en aiguille, les autres vont suivre. La culture doit être, en tout cas sur le continent africain, au service de la paix et de la cohésion sociale.
C’est un appel aux Institutions africaines ?
En tout cas, non seulement chaque Institution doit jouer son rôle mais, la population, aussi. Les enseignants, dans les écoles, doivent promouvoir cela. Les artistes doivent lever la voix pour se faire entendre et lancer ce message, parce qu’un pays, une communauté, un continent, c’est tous les habitants de ce continent qui le font.
Propos recueillis par Mamadou Ouattara depuis Ouaga