Actuel sociétaire du Horoya AC de Conakry, l’international joueur burkinabé, l’attaquant, Aristide Bancé s’est confié à afrikipresse.fr quelques jours après le match de groupe de la 5ème journée des éliminatoires de la Coupe de la Confédération joué à Conakry dimanche 26 janvier 2020 au stade du 28 septembre à Conakry. ASEC Mimosas de Côte d’Ivoire, Al Masry Club d’Égypte, USFA du Burkina Faso, Horoya AC de Guinée, Coupe de la Confédération, équipe nationale du Burkina Faso…le joueur a évoqué tous ces sujets.
Afriquipresse.fr : Après la Côte d’Ivoire et un bref passage en Egypte et au Burkina Faso, vous rebondissez en Guinée. Est-ce pour un nouveau départ ?
Aristide Bancé : C’est un choix difficile que j’ai fait en venant en Guinée. Je pense que tout le monde sait ce qui s’est passé en Égypte. J’ai été obligé d’arrêter mon contrat après ma blessure et je suis revenu au pays où j’ai joué pendant 6 mois avec l’USFA pour pouvoir garder ma forme. Mon engagement avec le Horoya est un choix sportif et non financier d’autant plus que c’est un club qui compte, il est l’un des 10 meilleurs du continent. Le président du club a eu des mots justes pour me convaincre. Il est un homme de parole. Je me sens bien dans ce club qui s’est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de la Confédération.
Vous ne regrettez donc pas votre choix aujourd’hui ?
Non pas du tout parce que tout se passe bien.
Au cours du match de groupe de la 5ème journée de la Coupe de la Confédération, vous avez été remplacé ce qui a suscité des interrogations. Que s’est-il réellement passé ?
C’est simplement un choix de l’entraîneur. Sûrement qu’il voulait apporter un plus en attaque en opérant ce changement. Sinon il n’y a aucun problème. Il y a eu des matches que j’ai terminés en marquant aussi des buts. L’essentiel était la qualification que nous avons obtenue.
Le Horoya a obtenu la qualification pour les quarts de finale. Pensez-vous que cette équipe a les moyens de passer ce cap et atteindre le dernier carré ?
Nous avons une bonne équipe qui peut aller loin cette année et faire mieux que la saison dernière où elle s’est arrêtée en quart de finale. Notre objectif est d’aller le plus loin possible donc nous jouerons match par match jusqu’au bout.
Quand arrêterez-vous votre carrière ?
Vu mon âge et les efforts que je fournis sur le terrain, certains sont surpris agréablement. C’est parce que j’ai une bonne hygiène de vie. Je pense que je suis toujours en forme. Alors je vais continuer de donner le meilleur de moi-même jusqu’au jour où je me sentirai dans l’incapacité de faire de bonnes choses. C’est alors à ce moment que je vais arrêter.
Quelle est votre situation avec l’équipe nationale du Burkina Faso ?
Lors de mon dernier match avec les Etalons, j’ai réalisé un doublé au Soudan du Sud, nous avons gagné par 2-0. L’objectif avec la sélection burkinabé, c’est la qualification pour la CAN 2021 après avoir raté celle CAN 2019. Mon objectif à moi, c’est de pouvoir garder un très bon souvenir avec la sélection nationale en la quittant. Je travaille à cela.
Après une bonne saison à l’ASEC, vous êtes parti pour Al Masry Club en Égypte. Les observateurs sportifs ne l’ont pas compris. Pourquoi ?
Je suis allé à l’ASEC par un pur choix sportif. Après une bonne saison marqué par le titre de champion de Côte d’Ivoire qui fuyait le club depuis 7 ans, du titre de meilleur joueur et de celui de meilleur buteur, j’ai eu de bonnes propositions venant d’ailleurs; c’est pourquoi j’avais opté pour l’Egypte. C’était un choix financier. Les propositions étaient bonnes mais les dirigeants de mon club égyptien n’avaient pas respecté les termes du contrat ce qui m’a contraint à arrêter avec ce club. Si les dirigeants de l’ASEC Mimosas avaient fait un effort en me faisant une bonne proposition parce que je ne demandais pas grande chose, je serais resté. Cela n’avait pas été le cas et je suis parti. C’est aussi cela le football.
Pour la première phase des éliminatoires du Mondial 2022, le Burkina Faso est dans le même groupe que l’Algérie, le Djibouti et le Niger où l’on a besoin d’un seul qualifié pour le deuxième tour. Quelle analyse faites-vous de cette poule ?
Pour de nombreux observateurs, l’Algérie est la favorite du groupe parce que championne d’Afrique en titre, ce qui est normal, mais le Burkina Faso aura aussi son mot à dire. Je souhaite que la CAF soit vigilante au cours des matches où il n’y aura pas de VAR. De nombreux pays ont été privés de CAN ou de Mondial à cause de mauvais comportements dans certains pays. J’attire également l’attention des arbitres en leur demandant d’officier convenablement les matches.
Après la finale perdue en 2013, le Burkina Faso éprouve des difficultés pour revenir au haut niveau allant jusqu’à rater la CAN 2019. A quoi est due cette situation ?
Pour être honnête il faut dire qu’il y a eu de nombreux blessés dans nos rangs. Juste un exemple : lors du match contre la Mauritanie à Nouakchott, il n’y avait pas Petroïpa, Bancé, Bertrand, Nakoulma…Cela ne veut pas dire que leurs remplaçants ne sont pas à la hauteur mais l’équipe avait besoin de tout son monde donc de ses titulaires surtout qu’elle était bien partie pour se qualifier. Je pense que nous ferons tout pour nous qualifier pour la CAN 2021 et nous rattraper par rapport à la CAN 2019.
Pour de nombreux observateurs, l’équipe du Burkina Faso est vieillissante et il est temps de renouveler l’effectif.
En Afrique, on aime vite vieillir les joueurs, ce qui n’est pas une bonne chose. À 34 ou 36 ans on vous traite déjà de vieux. Non. Kolo Touré a remporté la CAN 2015 avec les Eléphants de Côte d’Ivoire à je crois, 33 ans. Et Roger Milla a joué jusqu’à quel âge ? alors pourquoi quand un joueur atteint la trentaine on le traite de vieux ? Au football, tout est possible. L’équipe nationale n’est pas un club ou un business où on doit faire progresser les jeunes pour pouvoir les transférer. Malheureusement, c’est ce qui se passe dans de nombreuses sélections africaines. Notre cas fait mal à certaines personnes parce qu’elles ne peuvent pas nous transférer. Ce qui les gêne. On vient en sélection nationale pour défendre les couleurs de sa nation qui représente tout pour un citoyen.
Doit-on dire qu’au Burkina Faso, l’on fait la promotion des jeunes dans le but de les transférer ?
Non, non et non. Je dis que c’est dans l’esprit de certains. Chez les Étalons au Burkina Faso, on mise sur la forme du moment. Il est vrai qu’il y a des jeunes au sein des Étalons. Ils auront leurs places le moment venu. Je dois préciser que ce sont les jeunes qui doivent pousser leurs aînés à la retraite de par leur travail et leurs performances et non le contraire. La place de titulaire se mérite et ce n’est pas du pain béni ou à travers les critiques sur les aînés qu’on la mérite. Il y a de nombreux jeunes talentueux derrière nous et tôt ou tard nous allons leur céder de la place.
Entretien réalisé à Conakry par Adou Mel, envoyé spécial fait en venant en Guinée
