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    Éditorial – À quoi servent députés et les sénateurs ou leçons du processus de déploiement de la 3 ème République

    Éditorial – À quoi servent députés et les sénateurs ou leçons du processus de déploiement de la 3 ème République
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Ne peut-on pas dire que c’est véritablement le Lundi 9 Janvier 2017 que la troisième République est née effectivement et presqu’irrémédiablement avec la rentrée inaugurale de la première chambre du Parlement ivoirien ( en attendant le Sénat ) ?

    Une marquée par l’élection du Président de l’Assemblée nationale placée en première position du dispositif suite à la démission du gouvernement ; démission suivie de la nomination attendue du vice-président et celle du nouveau Premier ministre.

    Cette prééminence pratique de l’Assemblée nationale est encore renforcée par la communication que le chef de l’État ivoirien y fait ce matin. Simple prééminence pratique et non institutionnelle , ni protocolaire ?

    Pas tout à fait exact : puisque le Président de la République , le Vice-président de la République et le Premier ministre incarnent ensemble l’exécutif , il convient bien de les mettre d’un seul et même côté pour que du point de vue du protocole , le Président de l’Assemblée qui incarne le législatif soit en seconde position , suivi des autres chefs des institutions – dont le Sénat – de la troisième République.

    Tout ce dispositif était attendu depuis le mois d’Octobre 2016 qui avait vu l’adoption de la nouvelle constitution. Une adoption suivie par la promulgation le 8 novembre 2016 , des nouveaux textes constitutionnels.

    Légalement et formellement nous étions alors entrés dans la troisième République , mais en réalité – réellement – les vestiges et les réalités de la 2ème continuaient de s’imposer à tous : absence de vice-président , un Parlement sans Sénat mais plutôt issu de la deuxième République.

    L’élection législative du 18 décembre 2016 a été le principal mouvement déclencheur ou “enclencheur” du déploiement de la nouvelle République dont l’agenda et le chronogramme ont été dévoilés par le chef de l’Etat ivoirien dans son message à la Nation du 31 décembre dernier .

    La trêve des confiseurs de la fête de fin d’année , et les contraintes légales liées au contentieux électoral ont encore fait reporter les échéances , avec une cérémonie de vœux le 4 janvier 2017 , encore marquée par un protocole 2ème République , une deuxième République qui donnait l’impression de refuser de mourrir.

    Eh bien depuis le Lundi 9 Janvier 2017 elle n’est plus en vie cette République !

    Les suppéants peuvent enfin siéger

    L’Assemblée nationale de la troisième République s’est installée avec tous les députés titulaires présents. Même si cela n’était pas formellement écrit , il était important que les députés élus par les populations manifestent leur intérêt pour le mandat et l’insti- tution au moins une fois , avant de passer la tâche aux députés suppléants.

    Malgré l’absence de dauphinat constitutionnel ( qui ne l’était pas en réalité d’ailleurs dans l’ancienne Constitution ) , l’Assemblée nationale à travers sa place dans le chronogramme de mise en place de la 3ème République , est replacée au cœur du dispositif institutionnel par le chef de l’État ivoirien.

    À défaut d’avoir fait le choix lors de la rédaction de la Constitution , de faire adopter par la représentation nationale la nomination du vice-président en dehors de l’élection présidentielle , Alassane Ouattara pourrait chercher une onction et une légitimité populaires indirectes pour celui qui sera désormais le dauphin constitutionnel en Côte d’Ivoire.

    L’avènement du Sénat , loin d’être une voie de garage , pourrait aussi aider à ancrer et à consolider davantage une démocratie qui reste encore fragile face à la tentation d’un retour brusque en arrière , face à la menace de la colère militaire , face aux fortes attentes et demandes sociales , sans oublier les ressentiments et les frustrations politiques de certains groupes politiques radicaux.

    Charles Kouassi

     

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