Ci-dessous un texte transmis aux rédactions à Abidjan par une chroniqueuse connue pour être très favorable au candidat Charles Konan Banny.
[ LE PROFESSEUR KOULIBALY MAMADOU ET SON DRAME ]
Après le meeting réussi à la place Inch’Allah de Koumassi, le 27 juin 2015, de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC), mouvement politique auquel il appartient, le professeur Mamadou Koulibaly a tiré dans son propre camp. Il a reproché à sa Coalition de féconder le ventre misérable de l’ivoirité qui ne peut qu’enfanter comme par le passé, la violence, la mort, le chaos. Au regard d’une telle réflexion, est-il encore besoin de chercher à connaître ou à comprendre ce Professeur Agrégé des Sciences Économiques ? Il est sans conteste que Koulibaly Mamadou est un intellectuel éprouvé, armé d’un sens redoutable de la répartie. Cependant, il est inutile de vouloir en faire un homme socialement épais. Ce, d’autant que l’homme s’est dévoilé à tous depuis l’accession au pouvoir du Front Populaire Ivoirien (FPI) en octobre 2000. Durant cette période, il fut nommé ministre de l’économie et des finances. Ce poste lui permit d’inventer la monnaie flottante qui ne connut aucune existence. Dans l’évolution de ses fonctions politiques, il fut élu député de la commune de Koumassi et président de l’Assemblée Nationale. Il ne siégera jamais dans le parlement ni en tant que député, ni en tant que président pendant les dix ans de pouvoir du FPI. Cependant, l’homme ne chômera pas ; il avait toujours trouvé matière à s’occuper, essentiellement dans les diatribes contre son camp et contre l’opposition à la fois. Malgré son caractère lunatique, il n’abandonnera jamais son parti, ses fonctions et ses privilèges y liés. Malheureusement, des incompréhensions qui impliquèrent ses ayant-droits naquirent entre son mentor, le président Gbagbo et lui. L’homme eut fui le pays pour se fixer à résidence à Accra avec les siens. Toutefois, il fit des apparitions furtives en Côte d’Ivoire aux côtés de ses camarades politiques. Vint ensuite la crise post électorale consécutive aux présidentielles de 2010 avec son cortège de morts et de désolation. Ce n’est qu’après la capture de son mentor, le 11 avril 2011, que son courage de lion fut réveillé pour créer son propre parti politique dénommé Liberté et démocratie pour la République (Lider).
[ L’Ivoirité ]
Ce concept et Henri Konan Bédié se confondent tout comme N’Zuéba est confondu à l’appel de Daoukro. Pour supprimer l’ivoirité, il faut supprimer l’appel de Daoukro et partant, Henri Konan Bédié, lui-même. Au demeurant, est-il sérieux dans un pays de vouloir piétiner les règles et principes établis au motif que leur application stricte ferait du tort à un individu au point d’entraîner la destruction de tout un peuple ? Pendant combien de temps encore, allons-nous accepter de mettre sous le boisseau les valeurs qui fondent l’existence du peuple ivoirien au prétexte de soulever l’ire de quelqu’un qui refuse de regarder dans le miroir de sa propre identité ? Agiter l’épouvantail des meurtres et du chaos, comme cela s’est déjà produit depuis 1995 et suivants dans l’intention de nier ces valeurs, c’est proclamer sa démission et son manque de liens fusionnels avec la Côte d’Ivoire et ses principes républicains. Charles Konan Banny et ses frères et sœurs de la CNC refusent une telle forfaiture. Ils veulent plutôt remettre la Côte d’Ivoire dans son lit. Ils ont à cœur de réunir tous les enfants de ce pays ainsi que les peuples venus d’ailleurs dans un creuset d’harmonie et de cohésion sociales apaisées. Mais cela ne peut se faire que dans le respect des lois que nous nous sommes librement et intelligemment données.
[ Comment se découvre Mamadou Koulibaly ? ]
Au regard de ses déconvenues avec le président Gbagbo lors de la gouvernance FPI, il est aisé de comprendre que Koulibaly est un homme qui a été atteint dans la plus stricte intimité de sa dignité. Dès lors, il faut le reconnaître dans le dandysme de Charles Baudelaire, à travers son œuvre, ‘’Les Fleurs du Mal’’. Le dandysme consiste dans un culte de soi-même, un désir de distinction fondé sur l’originalité personnelle. L’homme soigne sa parure, sa parole et pratique la transgression de l’orthodoxie établie. Il ne se repose pas sur le travail ou les privilèges de la naissance. Ainsi, le dandy ne crée pas son œuvre ; celle-ci est la vie même. Baudelaire qualifie un tel personnage de dernier éclat de l’héroïsme après une période de décadence. Chez Koulibaly Mamadou, le OUI et le NON sont synonymes et traduisent la même réalité.
[ Ce qui le hante actuellement ]
De sources bien introduites, le professeur Koulibaly Mamadou s’est fait accompagner, après l’installation du président Alassane Ouattara au pouvoir, chez ce dernier par une colonie d’Imams. Ceux-ci avaient pour mission de dire à leur hôte que Gbagbo, l’ingrat, a utilisé l’innocent petit Koulibaly comme son boy sans rien lui donner ni en nature, ni en économie, ni en finances. Et que de ce mandat périlleux de 10 ans, le petit Koulibaly est sorti bredouille. Pour ce faire, ils viennent le lui confier pour en faire son petit frère (la fibre ethnique aidant) qui ne doit plus manquer de rien. Mamadou Koulibaly avait dans ce manège oublié que, si lui est un théoricien de l’économie, en sa qualité de professeur, Ouattara lui, en est un praticien qui en connaît tous les rouages. Fort de cela, le président en donnant suite au plaidoyer des Imams de bons offices, a tourné son écran d’ordinateur pour leur dire ceci : « contrairement à ce que Koulibaly vous a fait croire, ces différents comptes si fournis dans ces différentes Banques lui appartiennent ». Les Imams en furent tétanisés et Koulibaly même a manqué de fondre comme beurre au soleil.
Comment est-ce possible ? Or, le tribun doublé de l’agitateur tranchant d’idées qu’est Koulibaly, a aussi pillé les deniers publics sous le président Gbagbo, voilà pourquoi il n’a jamais pu démissionner de ses fonctions. Leaders de la CNC, jeunesse de la CNC, militants et sympathisants de la CNC, le président Alassane Ouattara tient le professeur Agrégé des Sciences Économiques, Mamadou Koulibaly, par ses boyaux. Koulibaly est donc emmailloté dans la déshonorante étoffe des mangeurs à tous les râteliers.
Qu’en retenir ?
Mamadou Koulibaly n’est pas un homme libre, il est un élément distracteur qui a pour mission de détruire la CNC de l’intérieur. Ses propos à géométrie variable, sa duplicité et son inconstance traduisent un homme qui, au-delà du traumatisme, vit un véritable drame personnel. Aussi est-il un homme soumis à l’aventure de la feuille morte. Leaders, membres et sympathisants de la CNC, prenez Koulibaly comme un élément en sur complément d’effectif pour la mention exceptionnellement très honorable, encore faut-il que la CNC en ait besoin pour sa victoire présidentielle.
Bécan Tiékpa Alice-Rosine