Le samedi 19 septembre 2015 à Paris, au cours d’une table ronde des artistes ivoiriens vivant en Europe initiée par le MODAIRE (Mouvement des artistes ivoiriens résidant en Europe), l’artiste Gadji Céli a levé un coin de voile sur son passage à la tête du Conseil d’administration du Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida). Extraits.
« Lorsque j’arrivais à la tête du conseil d’administration du BURIDA , nous avons fait un audit interne dont je dispose ici même des conclusions [Il montre son porte-document, Ndlr] . L’audit interne a révélé que le Burida était en cessation de paiement , et qu’il devait 4.675.000.000 F CFA. Deux milliards à des fournisseurs et prestataires de service, et un peu plus de deux autres milliards aux artistes au titre des droits d’auteur. C’est-à-dire qu’avant nous, les droits des artistes n’avaient pas été payés jusqu’à plus de deux milliards de nos francs. Dans ces deux milliards là, je dirai que j’ai 700 millions voir un milliard dedans. Car ce que j’ai fait en Côte d’Ivoire, aucun artiste ivoirien ne l’avait fait avant moi. J’explique pourquoi. Je suis allé dans un club sportif qui s’appelle l’Asec-Mimosas avec ses quatre millions de supporters. Et quand je sortais un CD, c’est dans les comités de supporters qu’il était vendu et non dans les kiosques. Chaque président de comité de supporters venait chercher son lot de cassettes à vendre. Imaginez si seulement dix cassettes sont achetées par chaque comité de supporters pendant que le club compte des milliers de comités de supporters. Quand le ministre de la culture est arrivé à Paris et qu’il voulait me voir, j’ai appelé tout le monde, et nous l’avons tous rencontré ensemble. [ Gadji est interrompu par Antoinette Allany qui précise qu’il avait effectivement refusé de rencontrer seul le ministre Bandaman Maurice : Ndlr ). J’avais souhaité plusieurs témoins pour entendre la vérité qui sortirait de la bouche de l’autorité culturelle. Ce que le ministre a dit a été enregistré, l’enregistrement est là. Il a dit que Gadji Céli était une icône et qu’il ne devait rien au Burida . Le ministre a dit s’il y a trois artistes à qui le BURIDA doit de l’argent, Gadji Céli est dedans».
L’artiste musicien footballeur et ex champion d’Afrique en 1992 avec les Éléphants de Côte d’Ivoire, a également révélé qu’il n’y avait que deux millions de Fcfa dans tous les comptes bancaires de l’organisme, à sa prise de fonction.
Cette sortie pourrait susciter des réactions, alors que Gadji Céli a affirmé avoir des documents pour soutenir ses affirmations ,et empêcher toute contradiction éventuelle de prospérer.
Aline Ouédraogo