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    Détho Létho a dit NON à Abobo zone de guerre, comme Laurent Gbagbo

    Détho Létho a dit NON à Abobo zone de guerre, comme Laurent Gbagbo
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
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    Commandant des Forces terrestres ivoiriennes au moment de la crise post-électorale de 2010-2011, le Général Firmin Détho Létho a témoigné mardi 7 novembre 2017  (depuis Abidjan) dans le procès Laurent Gbagbo et Blé Goudé, à la Cpi. Pour le premier jour du témoignage qui est prévu s’achever le vendredi 10 novembre 2017, il s’est prêté aux questions de la défense.

    Le juge-président a voulu savoir si à un moment de la crise post-électorale,  les autorités avaient demandé à la population de la commune d’Abobo de plier bagage. Le Général ivoirien a dit ne pas se souvenir d’un épisode.  Madame Park, substitut du procureur de la CPI, Fatou Bensouda, est revenue à la charge en lui demandant si, lors de cette fameuse réunion, quelqu’un avait parlé de la communauté internationale. À ce niveau également, l’ex-Com-ter de l’armée ivoirienne dit ne pas s’en souvenir. L’accusation voulait en effet rappeler à Détho Létho, une partie de sa déposition où il affirmait s’être opposé à une proposition de ses paires Généraux, visant à déclarer la commune d’Abobo comme zone de guerre. C’est finalement après lecture de sa déposition que le Général se met à table.
    «J’ai effectivement dit que, lorsque j’ai pris la parole lors de cette réunion entre nous Généraux et le Président de la République (Laurent Gbagbo. Ndlr), j’ai dit qu’il ne serait pas bien de déclarer la commune comme zone de guerre. Cette idée de zone de guerre venait du chef d’état-major, Philippe Mangou. Pour soutenir mon opinion, j’ai dit que ce n’était pas bon pour la population qui s’y trouvait. Car, elle est visée. J’ai ensuite dit que la communauté internationale ne serait pas tendre avec le Président de la République, si jamais la commune était déclarée zone de guerre. Je reconnais avoir dit ça. Et finalement, le Président de la République n’a pas accepté de prendre un décret pour déclarer la commune comme  zone de guerre», a-t-il reconnu.
    Le substitut du procureur a ensuite cherché à savoir si Laurent Gbagbo avait donné d’autres instructions aux Généraux, concernant le sujet d’Abobo zone de guerre. Le Général Détho fait alors savoir que «cette histoire d’Abobo zone de guerre n’était pas le principal sujet de la réunion. La question a été évoquée par le Chef d’état-major, et le Président n’a finalement pas accepté. Ce qu’il nous a surtout demandé, c’est de libérer le carrefour N‘Dotré à Abobo, qui était tenu par le Commando invisible. C’est un carrefour situé sur l’axe principal Abidjan-Abengourou, donc une zone très importante. En plus de cela, il y’avait le fait que nos éléments du 3e bataillon (situé au-delà du carrefour N’Dotré, en sortant d’Abidjan) étaient coincés et ne pouvaient pas sortir ni être ravitaillés. Il a donc donné les instructions pour libérer ce carrefour et le tenir. Une opération a été ainsi lancée pour reprendre ledit carrefour».

    «Nous avons tiré des mortiers de 60 mm dans la forêt du Banco», Général Détho

    L’accusation a par ailleurs cherché à savoir si l’armée avait utilisé des mortiers lors de ses interventions à Abobo. Sur la question, le Général Détho Létho Firmin a laissé entendre qu’aucun mortier n’avait été tiré dans la commune. «Des mortiers n’ont pas été utilisés dans les combats. Seulement, il y’a eu des tirs de flambage, dans la forêt du Banco. Nous avons fait ces tirs pour tester nos armes. Ce sont des mortiers de 60 mm. Nous voulions voir si elles fonctionnaient. Parce que, depuis qu’elles sont là, elles n’ont pas été utilisées. Nous avons donc effectué ces tirs de flambage au niveau de cette forêt. Et c’était bien avant le début des opérations de libération du carrefour N’Dotré. En dehors de cela, nous n’avons pas utilisé de mortiers.  Pour utiliser ce type d’armes, il faut voir. Hors, l’opération a été lancée à la tombée de la nuit. Donc, nous n’avons pas utilisé de mortiers. (…) Nous avons utilisé cette arme seulement dans l’Ouest du pays, mais jamais à Abobo», a détaillé le Général Détho Létho.

    Jean-Hubert Koffo

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