L’association Désir de Paix et d’Avenir en Côte d’Ivoire (DPA-CI)a animé un point de presse vendredi 12 mai 2017 à Paris.
À cette occasion, Sehi Clément, président du cercle de réflexion , a rendu public un document d’une douzaine de pages contenant des propositions de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
« Les élections présidentielles, on pensait tous qu’elles allaient permettre au pays de mettre un terme à la division du passé; au contraire elles ont renforcé cette division et les animosités nées de la rébellion de 2002 qui a consacré la partition du pays » a introduit le conférencier.
Brandissant le document mis à la disposition de la presse, il en fera une large lecture, Sehi Clement affirme : « Depuis le 28 novembre 2010, date de la proclamation des résultats du second tour des élections présidentielles, la Côte d’Ivoire qu’on disait sortie d’une décennie de crise, y replonge sans grand saut et cela jusqu’aujourd’hui. En Côte d’ivoire, les ivoiriens sont divisés et se regardent en chien de faïence. On parle désormais de pro-Gbagbo et pro-Ouattara dont les mésententes contribueront à la destruction du climat socio-politique et sécuritaire. Cette dégradation du climat socio politique va provoquer un total bouleversement des bases de l’équilibre social, l’aggravation de la pauvreté, du chômage. Si le pays connaît une embellie spectaculaire avec des nouvelles routes, autoroutes, ponts, force est de constater que le défi de la réconciliation et la paix durable reste un gros caillou dans les souliers de l’actuel régime. En effet, malgré tous ses efforts, le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara continue d’être boudé et son autorité contestée par une grande majorité d’Ivoiriens (…) Une contestation qui s’exprime aussi depuis 1990 dans les urnes date de la toute première élection démocratique en Côte d’Ivoire »
Commentant le point deux du document « les ivoiriens et la culture électorale », le conférencier a relevé que la première élection démocratique de 1990 qui a opposé le président Félix Houphouêt-Boigny et Laurent Gbagbo a vu l’inscription de 4,4 millions d’ivoiriens sur la liste électorale pour une population de 12,2 millions d’habitants, avec 2,5 millions de suffrages exprimés en faveur du président élu. En 1995, il noté que 1,6 millions de suffrages éliront le président Bédié sur une population de 14,5 millions. En 2000, 2 millions d’Ivoiriens ont pris part au vote et M. Gbagbo fut élu avec seulement 1,1 million de voix sur une population de 17 millions. En 2010 et 2015, Alassane Ouattara sera élu officiellement avec 2 et 2,6 millions de voix sur une population de 20 et 25 millions d’habitants.
« Regardez les chiffres qui décident de qui va nous diriger. Jamais plus de 3 millions d’Ivoiriens ont pris part aux votes. La majorité reste à la maison sous prétexte que les dés sont pipés ou bien on décide d’appeler au boycott. Chez nous quand on n’est pas content, on reste à la maison et on empêche les autres d’aller voter. Voilà la triste réalité. Aujourd’hui, nous sommes plus de 25 millions d’habitants en Côte d’Ivoire. Avec environ 20 millions d’Ivoiriens et au moins 15 millions en âge de voter. Pourquoi il n’y a que 3 millions qui votent ou 5 millions qui se font recenser (..). Il faut enseigner à l’Ivoirien la culture du vote et c’est l’une des missions de la DPA-CI, sensibiliser et inciter les ivoiriens à se faire recenser massivement et à participer aux différentes élections. En 2001, au forum de la réconciliation, nous avons entendu deux fils de Gagnoa, précisément du canton guébié, qui citaient nommément Ouassena Koné pour son implication dans le massacre du peuple Guébié. Ces deux fils ont demandé publiquement à l’ex général des armées de Côte d’ivoire de leur ramener leur fils Kragbé Gnagbé afin que celui-ci dise sa part de vérité, 30 ans après sa mort. Un rappel qui est exprimé malgré la nomination de plusieurs cadres bété dans les gouvernements successifs de Houphouêt, histoire de se faire pardonner. Qui nous dit que les Wê ne réclameront pas dans 20 ans les corps de leurs parents tués aujourd’hui ? Il faut quelqu’un de neutre au pouvoir et qui viendra dire au FPI, au PDCI, au RDR voilà votre responsabilité sans que lui-même ne soit interpellé et nous à la DPA-CI nous sommes convaincus que cette personne que nous nommons le chef du village ivoire et qui viendra s’interposer entre les différents protagonistes d’aujourd’hui, existe en Côte d’Ivoire, sinon hors de la Côte d’Ivoire. Et il va falloir le trouver par tous les moyens si nous voulons sauver la Côte d’Ivoire. Dans un premier temps la DPA-CI veut relever le défi d’atteindre les 15 millions d’ivoiriens recensés. Avec ce chiffre et avec une large sensibilisation autour du concept, quelqu’un de neutre, qui doit être un homme de mission au service du peuple et qui remplit les critères suivants :- N’avoir jamais été mêlé de près ni de loin aux crises successives en Côte d’ivoire – Ne s’être jamais fait remarquer publiquement par des positions tranchées ou partisanes dans la crise ivoirienne- Une personne ayant le sens des valeurs comme la discipline, le travail, l’intégrité le respect du bien public et commun, le respect du principe d’égalité entre les citoyens.-Capable d’inculquer des valeurs citoyennes aux enfants, aux jeunes et d’amener à un changement des mentalités(…), il est sûr que notre pays sortira définitivement de la spirale de crise », a analysé le leader de DPA-CI.
Philippe Kouhon