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    Déguerpissement de la zone aéroportuaire : une fausse alerte ébranle la presse, ce que les déguerpis pensent du Maire de Port-Bouët

    Déguerpissement de la zone aéroportuaire : une fausse alerte ébranle la presse, ce que les déguerpis pensent du Maire de Port-Bouët
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La forte présence des cargos de la brigade anti-émeute (BAE) à l’entrée du quartier Adjouffou dans la commune de Port-Bouët au sud d’Abidjan, le jeudi 23 janvier 2020 tôt le matin a fait croire aux populations que l’opération de déguerpissement commencerait ce jour. Alertés, plusieurs médias nationaux et étrangers sont repartis bredouilles.

    Sur place nous constatons effectivement la présence d’un déploiement des forces de police. Elles sont Positionnées le long de la clôture allant de Adjouffou, 1er arrêt à la zone Centaures routiers.
    La police nous informera qu’il n’y a pas eu de présence de machine ce matin dans la zone. Toutefois, nous décidons de faire le tour de la clôture pour avoir le cœur net.
    Lucie Guei réside au quartier Dougouba qui englobe les sous quartier Belle ville et Anacarde et où est installée la société Centaures Routiers, dans la zone nord de l’aéroport et qui devrait être détruite depuis le lundi 20 janvier.
    « Aucune machine n’est venue encore ici » nous dit-elle avant de nous demander : « Mais quand ils vont venir casser les maisons. On ne comprend rien. Et pour le recensement en vue des indemnisations c’est comment ? »

    « Hier, (mercredi 22 janvier, ndlr) à la rencontre avec le maire, nous lui avons demandé quand exactement allons-nous être délogés. Il nous a répondu qu’il n’en sait pas plus que ce qui est dit dans la presse. Il a promis nous en dire davantage le samedi 25 janvier prochain après qu’il se soit informé auprès du ministère de la construction.
    Autre chose, si la zone était à risque, la mairie n’allait pas signer les arrêtés de construction et venir taxer les commerces ici. Vous avez ici non seulement des habitations, mais aussi des grosses entreprises telles que Centaures Routiers. Vous avez plus de 20 écoles dont des grandes écoles et université de renom. A savoir, Ispam, Saint Exupéry, Atlantic, le Bachelier… Et les autorités municipales savent que si quelqu’un gagne ici, il prend la commune. C’est ici vous avez la forte centration des populations de la commune. On peut atteindre les 2 millions.
    Enfin, nous savons que la Mairie joue avec nous. Elle en sait beaucoup mais refuse de nous dire la vérité. Nous avons appris que des fonds ont été donnés pour transformer cette zone en une zone touristique. Mais de grâce pourquoi ne pas nous laisser profiter car cela créera des emplois. Mais non, on veut nous éloigner. Même là de l’autre côté de la route internationale, sur la baie de la mer, nous constatons que tous les jeunes qui viennent pour son aménagement sont issus des autres communes.


    Ce que nous déplorons aussi est que depuis l’annonce de l’opération de déguerpissement aucune autorité sérieuse n’est venue ici nous entretenir. Au contraire celles qui viennent, les forces de l’ordre et les agents du ministère de la construction nous menacent de quitter sous 24h, 48h, 45 jours ect. »
    raconte Kouassi Jean Hervé, secrétaire général du collectif des déguerpis de la zone aéroportuaire.

    Concernant Ani Guibahi, jeune ivoirien de 14 ans dont le corps sans vie a été retrouvé à Roissy le 8 janvier, conséquence de l’opération du déguerpissement, il a dit :
    « Pour la mort du jeune Ani Guibahi, les populations d’ici n’ont rien à voir dedans. Depuis tout petit, nous n’avons jamais sauté cette clôture, même pour aller chasser les pigeons. Je crois qu’il faut chercher les complices du côté des jeunes venant de Yopougon et autres communes d’Abidjan qui dorment dans l’enceinte de l’aéroport, appelés clando (clandestin, ndlr) »
    Selon les autorités compétentes, la première phase de l’opération de déguerpissement prévue le lundi 20 janvier concerne la couronne nord de l’aéroport, une emprise de 50 mètres occupées par la société Centaures Routiers et quelques habitations du quartier Dougouba et ses sous quartiers (Belleville et Anacarde). La deuxième phase sous 45 jours à partir de la première phase, concerne la zone sud, une emprise de 200 mètres qui part de la partie Est de la zone d’atterrissage et qui touche le quartier Adjouffou, 1er arrêt.

    Aussi alors que les habitants de la zone Nord (quartier Dougouba) ont encore leurs maisons intactes et continuent d’y loger, ceux de Adjouffou avaient depuis l’annonce, le 14 janvier, décoiffé leurs maisons craignant d’être surpris.

    Philippe Kouhon

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