L’Afrique voit se déverser sur elle les investissements chinois, indiens, marocains, turcs. La France semble absente. Elle est même absente depuis des années. Au lendemain de la chute du Mur de Berlin, les entreprises françaises se sont tournées vers les pays de l’ancien bloc communiste, délaissant les marchés africains.
Ces dernières années, on a vu se multiplier les leçons de morale faite à l’Afrique à travers de soi-disant « discours de franchise », maladroits ou mal interprétés (le Discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, la prise de parole de François Hollande lors du dernier Sommet de la Francophonie). La France, faisant ainsi une mauvaise manière aux amis africains , a choisi de porter à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie ( OIF ) , la candidate canadienne.
D’ailleurs, la France est absente de la Francophonie devenu une espèce de « machin », de « sous-ONU », qui s’exprime sur tout, excepté le français comme langue de travail, excepté sur les liens qui unissent les pays vraiment francophones. On sent aujourd’hui que la France cherche à revenir en Afrique. Elle est présente militairement au Mali, en Centrafrique, afin d’aider les pays à lutter contre le terrorisme ou la partition génocidaire. Les entreprises reviennent aussi.
Le Président Hollande se rend, ces prochains jours, dans trois pays africains, le Cameroun, l’Angola et le Bénin. Nicolas Sarkozy prévoit de se déplacer en septembre au Sénégal, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Mais, Hollande et Sarkozy connaissent mal l’Afrique. Ils la découvrent. Ils découvrent aussi les enjeux géostratégiques et géoéconomiques que représente le continent.
CG