En plus du dossier burkinabè, l’invité Soro Guillaume sur la «Radio mondiale » (RFI ) s’est porté sur des sujets liés à la politique nationale dont le premier fut la question relative au référendum constitutionnel annoncé pour septembre 2016.
«D’abord, il était évident pour tout citoyen, et pour moi particulièrement, que la nouvelle Constitution puisse s’imbiber des leçons à tirer de la guerre que nous avons connue. (…) Déjà à Linas-Marcoussis [Discussions de sortie de crise postélectorale qui s’est conclue par les accords Kléber, dits de Marcoussis, du 26 janvier 2003], il avait été question de réviser l’article 35 [de la Constitution] sur les conditions d’éligibilité. Mais je pense aussi que, dans le préambule, comme au Rwanda, il faudra bien une phrase pour interdire que la discrimination, la ségrégation, l’exclusion entre citoyens ivoiriens ne puissent prévaloir », a-t-il déclaré.
Guillaume Soro s’est dit favorable la création du poste d’un vice-président : «Je suis président de l’Assemblée nationale. Vous me permettrez de donner la primeur de ma position à l’occasion de la plénière qui se tiendra à l’Assemblée nationale. (…) Ce sera au président Alassane Ouattara de donner le dauphinat constitutionnel à qui il a le plus confiance. Maintenant je me réjouis d’avoir été le premier à qui il a fait confiance pour confier le dauphinat constitutionnel dans une période aussi difficile que le lendemain de la crise post-électorale de 2011. Je prends ça comme une fierté et je l’en remercie. (…) Le vice-président sera la deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire et sera détenteur du dauphinat constitutionnel » a ajouté Soro Guillaume qui balaie aussitôt du revers de la main un éventuel conflit de compétence entre ce vice-président et le président de l’Assemblée.
Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a révélé le degré des relations qui exlentre le numéro 1 ivoirien et lui : «Je crois que ma relation avec le président Alassane Ouattara est non seulement excellente, mais elle est au-dessus des conjonctures temporelles. (…) Le président Ouattara, pendant plus de dix ans, a pu peser et jauger ma loyauté et ma fidélité à sa personne. Et je peux affirmer aussi que, jusqu’à aujourd’hui, le président de la République ne m’a pas donné d’éléments ou d’occasions de douter. Donc, je suis en totale et pleine confiance avec le président Ouattara qui, du reste, lorsque j’ai eu les ennuis judiciaires en France et au Burkina Faso, s’est pleinement impliqué et a lourdement pesé pour aider à régler ces questions. Ça m’a non seulement rassuré, mais galvanisé. En Côte d’Ivoire, tout le monde pense à la présidentielle de 2020. Mais en ce qui me concerne, je privilégierai l’ambition collective à l’ambition individuelle. Je suis un homme de mission, et non un homme d’ambition. Evidemment en Côte d’Ivoire, tout le monde pense bien entendu à 2020. Et je pense que le président Ouattara pense à 2020, plus que tout le monde. Et avec son aîné, le président Henri Konan Bédié, je suis convaincu qu’ils sont soucieux de préparer de façon harmonieuse et tranquille leur succession ».
Claude Dassé
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