Lors de la conférence de presse de clôture du XVÈME sommet de la Francophonie à Dakar le dimanche 30 Novembre dernier , la successeure d’Abdou Diouf a eu deux attitudes interprétées diversement.
La première attitude a été de prendre son temps dans les réponses aux journalistes , en rappelant des moments de sa campagne avec des détails , devant des chefs d’Etat français sénégalais et malgache et son prédécesseur . La deuxième attitude a été l’usage de la langue anglaise par Michaëlle Jean, un journaliste ayant posé une question en Anglais, une des deux langues officielles du Canada, avait-il justifié. Avant lui un autre journaliste canadien avait posé une question et n’avait pas eu la même réaction. Ceux qui ont estimé à Dakar qu’il s’agissait d’une bourde d’avoir répondu en Anglais, expliquent que Michaëlle Jean pouvait simplement saluer en anglais, pour ensuite répondre en Français à la question dans cette tribune consacrée à la Francophonie. Ils sont d’autant plus mécontents qu’aucun dispositif de traduction n’était prévu, et n’a pas permis de traduire aussi bien la question du journaliste canadien, que la réponse de la nouvelle Secrétaire générale de l’OIF. Il n’était pas question de laisser l’anglais marcher sur les plantes bandes de la Francophonie, ni sur ses terres à cette occasion, ruminent les “ultras”, de la Francophonie. Au sujet du long temps de parole pris , il est reproché à Michaëlle Jean de n’avoir pas su aller à l’essentiel ni à la concision. Cette situation aurait , croient savoir des interlocuteurs, mis à mal et indisposé des chefs d’Etat présents autour d’elle, notamment François Hollande qui a sorti son téléphone pour faire un message pendant que la nouvelle élue parlait. Auparavant Macky Sall avait mis fin d’autorité à la série de question des journalistes, pendant que le modérateur essayait encore de donner la parole pour une dernière question. L’agenda des chefs d’Etat était serré et Michaëlle Jean semble n’en avoir eu cure, ont déploré des journalistes qui trouvaient longues ses réponses . Pourtant cette “insouciance-indifférence” qui déplaît à certains, au sujet de l’agenda des chefs d’Etat impatients de mettre fin à la conférence de presse, est perçue par d’autres observateurs, non comme une gaffe, mais plutôt comme le signe d’une “sérénité”, pouvant signifier qu’elle n’aura aucun complexe devant les grands leaders de la Francophonie. Parler en prenant son temps devant les chefs d’Etat, est donc perçu par eux comme un signe d’autorité et de caractère à même de rassurer en un leadership efficace et relativement autonome. La réponse donnée en Anglais est également perçue, contrairement à l’inquiétude exprimée par d’autres, comme le signe d’une francophonie décomplexée, une francophonie qui va à la conquête du monde, la tête haute. ” Elle parle plusieurs langues, mais elle parle français. Elle revendique la francophonie, et forte de la maîtrise des autres langues, elle peut engager de nouvelles conquêtes pour le Français. Parler anglais n’est pas synonyme de colonisation, mais plutôt un signe d’ouverture à l’autre, tout en revendiquant sa francophonie “, tente d’expliquer un equato-guinéen à la fois lusophone et francophone. A dire vrai, il n’y a eu ni bourde , ni coup de génie mais une parole spontanée, décomplexée et transparente.