A 72 heures de l’ouverture du XVème Sommet de la Francophonie qui réunira plus d’une soixantaine de chefs d’Etats et de gouvernements ainsi que plus de 600 journalistes étrangers, Karim Wade dont le procès est officiellement prévu le 1er décembre 2014, a décidé de se faire entendre depuis sa cellule de prison de la Maison d’arrêt de Rebeuss.
Le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, poursuivi pour ‘’corruption, détournement de deniers publics, concussion et de prise illégale d’intérêts’’, et qui a toujours clamé son innocence, passe par le biais de ses avocats à l’offensive à travers une lettre ouverte publiée dans la presse locale. ‘’La volonté réelle de Macky Sall est de l’empêcher d’être candidat aux élections présidentielles de 2017’’, écrivent ses avocats.
Dans cette correspondance à l’intention du Secrétaire général (Sg) de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), Abdoul Diouf et des différents chefs d’Etats et de gouvernements invités à Dakar 2014 , l’ancien ministre d’État sénégalais chargé de la Coopération et des Transports a décidé de dénoncer ce qu’il considère comme une justice ‘’sélective’’, un ‘’complot politique’’, et le ‘’non respect des droits de la défense’’, avant d’ajouter que l’unique objectif des autorités est de lui infliger ‘’une peine privative des droits civiques’’. Karim Wade a également dénoncé ce qu’il a appelé ‘’le mode de réactivation’’ de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Selon lui, cette juridiction exceptionnelle a été ‘’ressuscitée illégalement’’ 30 ans après, par un ‘’simple décret du président de la République, ce qui ne garantie pas le droit équitable’’. En ce qui concerne la ‘’justice sélective’’, le Conseil de Karim Wade indique que, ‘’jusqu’à ce jour, aucun rapport d’enquête ou d’audit des organes de l’Etat (Inspection générale d’Etat, Cour des Comptes ou autres) n’a mis en cause Monsieur Karim Wade dans sa gestion des départements ministériels et de l’Agence nationale de l’organisation de la Conférence islamique (Anoci) ’’.
Dénonçant ce qu’ils appellent le caractère machiavélique de l’affaire, ses avocats mentionnent que la meilleure preuve de ‘’ce complot politique, de cette machination, et du caractère infondé des poursuites contre Monsieur Karim Wade est l’imputation par les autorités sénégalaises, 48 heures avant la clôture de l’instruction, de la propriété d’un faux compte bancaire à Singapour de 47 milliards de Francs Cfa (soit 72 millions d’Euros) qui n’a jamais existé(….. ) Les manifestations de partialité récurrentes, et les propos xénophobes du président de la Crei, demandant notamment d’une part, à deux bâtonniers de l’espace francophone assurant la défense de Monsieur Karim Wade : ‘’Rentrez chez vous, vous n’êtes pas chez vous ici’’, et d’autre part, la comparution forcée, sur une civière et sous perfusion d’une personne gravement malade et en soins intensifs, revendiquant 97% des sociétés imputées à Monsieur Karim Wade, au motif qu’en Egypte, le président Moubarak a comparu à son procès sur une civière, démontrent le non-respect des droits de la défense et atteste d’une parodie de justice».
Claude D, à Dakar