Les solutions proposées par Lamoussa Djinko pour résoudre la crise liée à la nationalité en Côte d’Ivoire.
Lors d’une conférence publique organisée le vendredi 23 août 2024 par le parti politique « Le Renouveau Démocratique » dans un hôtel d’Abidjan-Cocody, Lamoussa Djinko, président de ce parti, a souligné l’importance cruciale de résoudre la question de la nationalité en Côte d’Ivoire pour garantir la cohésion sociale et la stabilité du pays.
Selon Djinko, la Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel énorme pour se développer en une génération, à condition de résoudre les questions de cohésion sociale. Il a insisté sur le fait que la nationalité ne devrait pas être un facteur d’exclusion pour les personnes qui, bien que vivant en Côte d’Ivoire depuis plusieurs générations, sont considérées comme étrangères en raison de leur origine. Cette situation est perçue comme une entrave majeure à la construction d’une nation unifiée.
«Nous sommes encore en train de construire la nation ivoirienne, il n’y a pas de raison que nous excluons des personnes qui sont ivoiriennes, qui sont avec nous depuis plus de 100 ans, qui vivent ici, qui sont à troisième , quatrième génération et nous les considérons comme étant des étrangers. C’est ce dossier qu’il faut gérer », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a souligné que les présidents ivoiriens successifs, de Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara en passant les présidents Henri Konan Bédié, Guéï Robert et Laurent Gbagbo ont tenté de gérer cette question sans parvenir à une solution définitive. C’est pourquoi, Lamoussa Djinko a critiqué la gestion actuelle et passée de ce dossier, notamment les naturalisations effectuées par différents régimes, qu’il considère comme insuffisantes ou mal orientées.
« Nous sommes allés à la guerre. Nous avons fait une crise à cause de la nationalité », a-t-il poursuivi tout en proposant un retour au droit de sol en vigueur de 1960 à 1972, affirmant que ceux qui sont nés ou ont vécu en Côte d’Ivoire avant l’indépendance devraient automatiquement être reconnus comme Ivoiriens. Pour lui, une telle mesure permettrait de régulariser la situation de nombreux citoyens et de mettre fin aux tensions liées à la nationalité.
«Ouattara n’est pas venu avec la crise»
Répondant à ceux qui estiment que l’actuel président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, est venu avec la crise identitaire ou ethnique, Lamoussa Djinko a balayé du revers des mains cette affirmation.
«Les gens nous disent que monsieur Ouattara est venu et la Côte d’Ivoire a commencé à connaître des problèmes. Non Monsieur Ouattara n’est pas venu avec la crise. La crise a démarré en août 1960. Elle a été mal gérée. On a commencé à dire que des Ivoiriens sont étrangers dans leur propre pays jusqu’à ce que Ouattara apparaisse sur la scène politique et puis cela a éclaté et nous avons eu une guerre civile. C’est pourquoi nous voulons repartir sur une nouvelle base de la constitution de droit et d’appliquer le droit. C’est tout ce que nous demandons », a-t-il expliqué.
Des solutions pour résoudre la question de la nationalité
Djinko a appelé à une réforme en profondeur pour assurer que la nationalité ivoirienne ne soit pas définie par des critères ethniques ou patronymiques. Il a plaidé pour une application stricte des lois existantes, sans préjugés, afin de garantir que tous ceux qui ont vécu ou sont nés sur le territoire ivoirien avant l’indépendance soient reconnus comme Ivoiriens. Pour lui, c’est la seule voie vers une Côte d’Ivoire prospère et unifiée.
« Les solutions, nous allons remettre en cause tout ce qui a été fait comme naturalisation depuis 1970 jusqu’à nos jours et même jusqu’au gouvernement de Ouattara. Tous ceux qui sont Ivoiriens qui sont nés avant les indépendances entre 60 et 72, c’est-à-dire le droit de sol et ceux qui ont vécu de façon permanente sont automatiquement des Ivoiriens. Nous allons régulariser cela sans pré-conditions parce que vous ne pouvez pas continuer cette politique et espérer avoir une nation. C’est la mauvaise gestion de cette politique qui a amené la crise », a relaté président du Renouveau Démocratique.
Touré Abdoulaye avec A. Traoré