Ce n’est pas à Laurent Gbagbo de tout faire, d’autant plus qu’il est en prison. Dans la crise interne au parti qu’il a créé, le candidat Charles Konan Banny a pris la décision de soutenir la branche légitimiste conduite par Aboudrahame Sangaré.
Même si Laurent Gbagbo donne le sentiment d’avoir fait de même, et de n’avoir pas désavoué les adversaires d’Affi N’Guessan, le fait est indiscutable qu’il n’a jamais totalement fermé la porte à celui à qui il a confié la présidence du Fpi.
On est tenté de demander ceci : pourquoi dans sa posture de candidat à la présidentielle devant assurer un large rassemblement, Charles Konan Banny, n’a t-il pas entrepris de jouer les médiateurs entre les enfants de Gbagbo? Sait-il que ce qui est reproché à Affi Nguessan, est ce que les frondeurs-FPI acceptent avec lui ? Comme Affi, Banny n’insulte pas Ouattara, comme Affi, Banny veut des élections ( alors que les Sangaré veulent peut être autre chose) ; comme Affi, Banny veut négocier et discuter avec Ouattara, qu’il considère comme un adversaire à battre . Banny est mieux placé pour comprendre Affi, mais surtout pour parler aux uns et autres, en vue de ressouder la famille Fpi-Gbagbo.
Laurent Gbagbo n’a pas le temps pour régler les scènes de ménages. Il aime tous ses enfants et tous ses partisans. Et si un appel doit venir de la Haye, ce serait un appel à l’union !
Pourquoi Banny devrait laisser le parti de Gbagbo se disloquer, en prenant la décision de choisir un camp contre l’autre ?
Faire entrer Essy Amara dans la Cnc , faire adhérer les partis membres de l’Afd dans une plate forme commune , réconcilier les deux Fpi, ou à défaut parvenir à associer Affi à la cause de la Coalition nationale pour le changement, voici le grand défi qui attend Charles Konan Banny, ( et non choisir un camp contre l’autre ) , dans la posture de leader de l’opposition ivoirienne qu’il revendique. Avant un appel de la Haye, on doit avoir un comportement de la Haye: celui du rassemblement, et de l’union.
Charles Kouassi