« Nous avons soigneusement analysé le teeshirt qui nous a été apporté et présenté comme appartenant à l’une des victimes (de la marche des femmes d’Abobo, le 3 mars 2011. Ndlr). Parce que, nous avions vu des taches qui faisaient penser à une présence de sang. Mais, nous avons constaté qu’il était clean. Il n’y avait aucune présence de sang ».
Ces propos sont extraits de la déposition faite le lundi 29 mai 2017, par le Professeur Até Kloosterman (Professeur en Sciences médicolégales, spécialiste en ADN à l’Institut Médicolégal des Pays-Bas), devant la Cour Pénale Internationale dans le cadre du Procès Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Il répondait à une question de l’un des avocats de la défense de Blé Goudé, en occurrence Me Knoops, qui l’interrogeait sur les conclusions de l’analyse du teeshirt en question.
Dans son rapport, l’expert en ADN affirmé que « l’état du teeshirt est impeccable», mais il reconnaît que le vêtement a été effectivement enterré il y a de nombreuses années. Le professeur Néerlandais soutient également dans ce rapport daté du 3 aout 2015, que le vêtement n’était pas usé ni déchiré au moment de son enterrement « dans une fosse commune ».
[ « Sur les 15 échantillons de cadavres, 12 ne correspondent pas … » ]
Outre le teeshirt, le cabinet médicolégal néerlandais avait à vérifier les ADN de 15 personnes présentés par la Cpi comme étant des victimes de la marche. Pour ce faire, en plus d’échantillons présentés comme venant de cadavres des victimes de la marche (des os et des dents), des échantillons d’ADN de personnes dites issues des familles de ces derniers ont été fournis au cabinet pour confrontation. Finalement, selon le rapport du cabinet, seules 3 victimes ont un lien avec les familles présentées. Pour les 12 autres, « il n’y a pas eu correspondance entre les victimes et les personnes présentées comme étant leurs parents », a souligné l’expert-témoin.
Jean-H Koffo