La Côte d’Ivoire a participé aux jeux africains de Rabat au Maroc du 15 au 31 août 2019. Malgré le forfait de Murielle Ahouré, les blessures deTa Lou Marie-Josée et Cissé Gue Arthur, elle s’est classé en 12ème position sur 40 pays médaillés à ces jeux, avec un total de 18 médailles dont 5 en OR, 5 en ARGENT et 8 en BRONZE. Afrikipresse fait ici le point avec M. Bertin Koffi, directeur général des sports et chef de mission à Rabat.
Afrikipresse : Monsieur le Directeur Général des Sports (DGS), depuis le mois d’août 2019, la Côte d’Ivoire sportive est présente à plusieurs grands rendez-vous ; pouvez-vous nous donner des nouvelles de la participation des représentants ivoiriens ?
Bertin Koffi (DGS) : Effectivement, au moment où s’achevait la 12ème édition des Jeux Africains de Rabat qui a eu lieu du 15 au 31 août 2019, il s’ouvrait à Pékin en Chine, la Coupe du Monde de Basketball, qui se déroule du 31 août au 16 septembre 2019, avec la participation de 5 Pays Africains. Et notre pays est qualitativement représenté à ces grands événements. Ce qui témoigne de la vitalité sportive de la Côte d’Ivoire aussi bien en Afrique que dans le monde.
Revenons aux jeux Africains ; en tant que Chef de mission à Rabat, pouvez-vous nous relater le parcours de la Côte d’Ivoire à cette compétition?
Je voudrais traduire de prime abord ma gratitude à M. le Ministre DANHO qui a bien voulu placer en moi toute sa confiance en me désignant comme Chef de mission. Et je puis vous assurer que c’est avec une grande fierté et un grand dévouement à ma hiérarchie, et pour mon pays que j’ai exécuté cette mission.
Par ailleurs, je me réjouis de la qualité de la participation de notre pays à ces Jeux même si notre objectif de départ qui était de glaner plus de médailles n’a pas été atteint. Nous avons conduit 69 athlètes à ces jeux, représentés par 9 Fédérations sportives. La Côte d’Ivoire notre pays s’est classé en 12ème position sur 40 pays médaillés à ces jeux, avec un total de 18 médailles dont 5 en OR, 5 en ARGENT et 8 en BRONZE.
Comment expliquez-vous ces différents résultats alors que l’un des enjeux était de battre l’ancien record de médailles ?
C’est vrai en 2015, la Côte d’Ivoire est revenue avec 26 médailles et nous visions en allant à Rabat, à en ramener un peu plus, ce qui hélas, n’a pu être réalisé, car les niveaux des athlètes s’améliorent de plus en plus et nous devons travailler pour relever le niveau des nôtres.
Mais la Côte d’Ivoire malgré cela, a su garder son rang et dans une certaine mesure, la qualité de ses médailles. Il faut également signaler que le forfait de Murielle AHOURE, pour cause de blessure, les blessures de Ta Lou Marie-Josée et Cissé Gue Arthur en cours de compétition ont négativement influé sur nos projections en termes de performance sportive et de médailles visées. Nous aurions pu mieux faire, et c’est d’ailleurs pour cela que les athlètes doivent impérativement apprendre de leurs erreurs, de leurs lacunes et surtout de leurs expériences pour s’améliorer. L’État de son côté veillera, en tirant les leçons de cette participation, à créer le cadre et les conditions nécessaires à un meilleur encadrement des espoirs de la Côte d’Ivoire.
Parlez-nous des conditions de participation des athlètes engagés dans cette compétition.
Nous pouvons affirmer que les athlètes ivoiriens ont évolué dans de bonnes conditions de participation à ces jeux, étant donné qu’une prise en charge des différentes fédérations a été décidée par le Gouvernement à travers une Communication en Conseil des Ministres; car les Jeux Africains sont d’abord les Jeux des États. L’État de Côte d’Ivoire a donc mis des moyens pour faciliter la préparation et la participation aux disciplines sportives retenues à ces jeux. Et comme je viens de le dire, le Ministère des Sports travaille en amont pour que les espoirs de demain soient convenablement et acceptablement préparés.
Les problèmes de primes dont nous avons entendu parler ne sont-ils pas l’une des causes de ce faible résultat par rapport au palmarès de 2015 ?
Le Ministre a partagé sa vision que nous avons expliquée aux athlètes avant même les jeux. Nous nous sommes faits forts de préparer, et partager cette vision avec les athlètes avant même leur départ au Maroc et sur place avant le début des hostilités.
La Côte d’Ivoire sait reconnaître l’excellence et célébrer ses fils qui ont hissé haut le drapeau de la Nation ; elle sait honorer dignement ses représentants. C’est pourquoi, le Ministre Paulin Claude DANHO a décidé que dans les prochains jours, tous les médaillés Ivoiriens soient célébrés et que leurs mérites soient reconnus officiellement par la nation toute entière lors d’une cérémonie au cours de laquelle, ces derniers recevront tous les honneurs et les primes qui leurs sont dus.
Mais mieux, à cette occasion, tous les athlètes sans exception, qui ont donné de leur talent en représentant la Côte d’Ivoire, seront également célébrés y compris les fédérations sportives et l’encadrement technique seront associés à cette grande réception.
Il est également important de relever que les primes de préparation ont bel et bien été payées sur place à Rabat au Maroc.
N’est-ce pas là des éléments galvanisants plutôt que d’être des sources de démotivation pour nos vaillants athlètes ?
C’est d’ailleurs, le lieu pour moi, au nom de M. le Ministre des Sports, de saluer le comportement exemplaire de nos athlètes à Rabat, et ses premières félicitations, pour avoir perçu sa vision.
Comment qualifiez-vous le bilan de la Côte d’Ivoire à ces jeux africains?
Cette question me permet de revenir sur un aspect important de la participation de notre pays à ces Jeux : c’est le choix des Fédérations qui nous y représentaient. Elles ont été retenues à dessein car pour la première fois, la participation à certaines disciplines constitue une étape de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
À partir de ce moment, au delà de l’objectif principal qui est la performance sportive récompensée par des médailles, il y a les points et les minima à décrocher pour s’offrir le précieux sésame qui ouvre les portes à la participation aux prochains Jeux Olympiques.
Dans ces conditions, il serait prématuré de dresser un bilan définitif maintenant alors que les décisions et les résultats des qualifications pour les Jeux Olympiques ne sont pas encore sus.
Au terme de cet entretien, quel est votre mot de fin?
Depuis le début de cette année 2019, M. le Ministre des Sports, Paulin Claude DANHO a décidé de l’application de la loi n 2014-856 du 22 décembre 2014 relative au sport et partant de la politique nationale du sport, et nous nous réjouissons de voir que les choses se mettent progressivement en place. Les mesures et dispositions prévues par cette loi garantissent, consolident l’action du gouvernement pour plus d’efficacité et favorisent la création d’un cadre professionnel, réglementé et favorable à la mise en place d’une filière du sport en Côte d’Ivoire dont les plus grands bénéficiaires seront les fédérations, les athlètes, les professionnels du sport, en un mot, le mouvement sportif. Nos athlètes revenus de Rabat pourront l’attester, à ces grandes compétitions, le professionnalisme et l’abnégation au travail paient toujours. C’est pourquoi nous appelons les fédérations qui sont nos partenaires, que le Ministère des Sports est à leur disposition et que c’est en travaillant ensemble que nous ferons rayonner la Côte d’Ivoire sportive par un climat apaisé et de quiétude bâti autour de nos athlètes qui en ont fort besoin pour de meilleures préparations et des participations remarquées. Enfin, il ne faut pas désespérer car l’autre objectif qui est d’assurer une participation honorable lors des grands événements sportifs africains et mondiaux, glaner des lauriers, faire retentir l’Abidjanaise et hisser haut le drapeau orange-blanc-vert partout où nos athlètes compétissent, concourent au rayonnement de la Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par Philippe Kouhon en collaboration avec le Sercom du ministère des sports