La remise des passeports de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo suffit-elle à ramener la paix définitive en Côte d’Ivoire ? A faire oublier le débat du 3eme mandat ?
Afrikipresse a recueilli quelques réactions.
Pour le journaliste camerounais, Bernard Bangda le processus de réconciliation nationale en Côte d’ivoire ne peut se dérouler sans l’implication du président Laurent Gbagbo.
Afrikipresse : Quel est votre avis après l’octroi des 2 passeports à l’ex président Laurent Gbagbo, par les autorités ivoiriennes.
Bernard Bangda :
Personnellement, en tant qu’Africain, je perçois cet acte des autorités gouvernementales ivoiriennes comme une geste d’ouverture et de réconciliation nationale. Parce que, quoi qu’on dise, le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ne peut se dérouler sans l’implication de M. Laurent Gbagbo. Le peuple ivoirien mérite de vivre en paix et de jouir du développement de son pays avec l’apport de tous ses leaders.
Que faut-il d’autre pour une réconciliation effective en Côte d’ivoire
Il faut aller au-delà des mots, des intentions et de ce geste. Nous rêvons d’une Côte d’Ivoire dont les leaders politiques actuels (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, subsidiairement Guillaume Soro) s’asseyent et décident d’une réelle réconciliation. Ces assises devraient marquer leur retrait de la vie politique ivoirienne et consacrer leur nouvelle posture de sages dont le statut devrait être bien défini par de nouveaux textes. En fait, nous attendons que la Côte d’Ivoire ait une nouvelle classe politique née des cendres de la longue obscurité de depuis 1993. Un peu comme le Rwanda.
Le débat sur le 3ème mandat de Ouattara est-il encore d’actualité ?
Je pense que, comme le dit un proverbe bantou, “la langue qui est blessée ne rejette pas tout le sang”. C’est dire que ce débat doit être oublié et la Côte d’Ivoire doit le considérer comme une autre étape vers la reconstruction du pays. Je crois que le président Alassane Ouattara n’ayant plus la pression d’un autre mandat, il doit profiter de ce mandat pour réconcilier la Côte d’Ivoire avec elle-même.
Propos recueillis par Philippe Kouhon