En Côte d’Ivoire, une réaction sur les réseaux sociaux de Touré Moussa, conseiller de Guillaume Soro suite à l’interpellation d’un internaute demandant à l’ex Président de l’Assemblée nationale et à ses proches, de renoncer à leurs indemnités, parce que certains pro-Soro ont dénoncé le nombre pléthorique de membres de gouvernement, a remis à jour un débat souvent récurrent sur la question des indemnités et du traitement des anciens Présidents d’institutions et des anciens ministres.
Dès les premières heures de la démission du député de Ferkéssedougou, des médias, des acteurs des réseaux sociaux, et même des acteurs politiques ou sociaux avaient déjà sorti la calculette pour indiquer ce que Guillaume Soro pourrait gagner sans insister sur la date à partir de laquelle il percevrait cet argent, après les premiers mois durant lesquels il devait percevoir le même traitement de Président d’institution.
Avant Guillaume Soro, Mamadou Koulibaly ex-ministre , et lui-même ex-Président de l’Assemblée nationale, avait saisi la justice ivoirienne pour se voir rétabli dans ses droits lésés selon lui, par le gouvernement ivoirien, alors dirigé par Jeannot Ahoussou-Kouadio, après le départ de Guillaume Soro. Le désaccord semblait se situer au niveau de la base et des indices de calcul.
Alors que le gouvernement Ouattara estimait avoir tout réglé, Mamadou Koulibaly exigeait à l’époque un reliquat. Selon ses calculs, le gouvernement ne payait pas comme il fallait, les indemnités auxquelles il avait droit. En sa qualité de chef du parlement qui avait voté la loi, il semblait avoir des arguments pour soutenir sa position.
C’est ainsi qu’après s’être retiré de l’élection présidentielle de 2015, Mamadou Koulibaly avait indiqué qu’il n’avait pas à rembourser l’aide de 100 millions Fcfa remise par le gouvernement pour sa campagne. En vertu du principe de l’unicité des caisses de l’État, le Président de Lider avait laissé entendre qu’il s’agissait d’un remboursement de l’argent que l’État ivoirien lui devait.
Déjà sous le pouvoir de la refondation, des écrits et propos des partisans du Président Laurent Gbagbo évoquaient quelques fois sa générosité, sa bonté et son sens de l’État, pour avoir fait voter une loi et signé un décret d’application en vue de clarifier la question des indemnités des personnalités ayant servi l’État , mettant ainsi à l’abri des anciens collaborateurs du Président Houphouët-Boigny et plusieurs barons du Pdci-Rda : ( LOI N° 2005-201 DU 16 JUIN 2005 PORTANT STATUT D’ANCIEN PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE, D’ANCIEN CHEF OU PRÉSIDENT L’INSTITUTION NATIONALE ET D’ANCIEN MEMBRE DU GOUVERNEMENT ET DÉCRET N° 2006-263 DU 23 AOÛT 2006 PRIS POUR L’APPLICATION DE LA LOI).
L’on entendait souvent les montants importants et réguliers que Laurent Gbagbo faisait payer au profit du Président Bédié, et du Premier ministre Ouattara qui le lui rendaient plutôt mal en retour, selon les auteurs des allégations, tandis que l’opposition de l’époque rétorquait pour dire qu’il s’agissait des ressources de l’État , et non de l’argent de Laurent Gbagbo.
Tandis que le contentieux de Mamadou Koulibaly avec le régime Ouattara avait commencé sous le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro, Touré Moussa a informé dans sa réaction sur les réseaux sociaux que Guillaume Soro, ex Président de l’Assemblée nationale, ne recevrait rien sur ordre et décision du gouvernement.
Au passage, Touré Moussa a donné une information dont les enjeux n’ont pas été relevés : c’est Guillaume Soro qui aurait rétabli et fait payer les indemnités d’Alassane Ouattara, qui en était privé….Ainsi l’actuel chef de l’État ivoirien aurait été lui-même privé de cela par le Président Laurent Gbagbo, et avant lui par le Président Henri Konan Bédié , de sorte qu’il est revenu à Guillaume Soro, de mettre fin à l’injustice….Ce qui interpelle sur les textes qui régissaient la question jusqu’à l’arrivée de Guillaume Soro, à la Primature en 2007.
Ce narratif est contesté par une source contactée par l’IA : : « Le Président de la République, Alassane Ouattara a commencé à toucher sa pension en 2000 quand Guillaume Kigbafori Soro était encore étudiant !!!!! ».
Sur la question du cas de Guillaume Soro, l‘Intelligent d’Abidjan a appris qu’il continue de toucher la moitié de sa pension depuis qu’il a quitté son poste de Premier Ministre; et que s’il ne touche que la moitié, c’est parce qu’il est également député, et qu’il perçoit des indemnités à ce titre.
« Ce qui a été arrêté et non suspendu, c’est son traitement de Président de l’assemblée nationale. Les 6 mois de préavis venant de passer ! Pour les anciens Présidents de la République , les anciens Présidents ou chef d’institution, il n’y a effectivement pas de conditions d’âge. Le paiement de la rente viagères est automatique dès la fin de leur fonction. C’est le paiement de la rente viagères des anciens membres du gouvernement ou assimilés qui est soumis a une condition d’âge », a également appris l’IA.
Cela signifie-t-il que dans les semaines à venir, après les calculs, et la fin de la période de préavis ( ou de transition ) de six mois, Guillaume Soro devrait en plus de la moitié de ses indemnités d’ex Premier ministre, percevoir le cumul de ce à quoi, il a droit , sans avoir à y renoncer tel que souhaité par un internaute ?
Pour être complet sur la question de la moitié des indemnités de Premier ministre octroyée à Guillaume Soro, il est bon de préciser que le Président Jeannot Ahoussou-Kouadio reçoit lui aussi actuellement la moitié des indemnités d’ex Premier ministre auxquelles il a droit, parce qu’il reçoit en plus son traitement de Président de Sénat.
Charles Kouassi