Le ministre des Transports, Amadou Koné, présente la strategie nationale de la sécurité routière (SNSR) de la Côte d’Ivoire à l’envoyé spécial de l’ONU, Jean Todt.
Le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, a présenté la stratégie nationale de sécurité routière (Snsr) à l’envoyé spécial de l’ONU au cours d’une audience qu’il lui a accordé le lundi 8 mai 2023 à Abidjan. À cette occasion, M. Jean Todt, a promis le soutien des nations unies au gouvernement ivoirien pour l’atteinte des objectifs du développement durable.
Avant son audience avec le Premier ministre Achi Patrick et la suite de son agenda ce lundi 8 mai 2023, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Jean Todt, présent en Côte d’Ivoire a été instruit par le ministre Amadou Koné sur la stratégie nationale 2021-2025 de la sécurité routière qui elle vise à réduire à court terme de 25% et à long terme de 50% le nombre des accidents de la route en Côte d’Ivoire.
La Stratégie Nationale 2021-2025 de sécurité routière : Résultats et défis à relever
Adopté par le gouvernement ivoirien en juillet 2021, ce plan quinquennal pour la sécurité routière repose sur 03 piliers : A savoir, L’efficience de la Riposte, L’anticipation par la mise en oeuvre des nouvelles technologiques au service de la sécurité routière et L’engagement citoyen de tous pour la Sécurité Routière.
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« Ce plan se veut précis. Il a pour objectif de produire des résultats rapides. Il s’appuie sur les causes humaines et matérielles des accidents d’une part, sur les axes routiers les plus meurtriers et les localités où nous enregistrons les accidents les plus graves, d’autre part. Il prévoit également la sensibilisation des usagers de la route, la prise de mesures nouvelles contre l’indiscipline et l’incivisme sur les routes, le déploiement de l’Office de la Sécurité Routière (OSER) et l’installation des Comités Locaux de Sécurité Routière (CLSR) sur l’ensemble du territoire national. La grande innovation qui fera de la Côte d’Ivoire la pionnière en matière de lutte contre les accidents de la route en Afrique, sera l’utilisation de la vidéo-verbalisation et la digitalisation des procédures de délivrance des documents et titres de transport » a expliqué le ministre Amadou Koné à son hôte.
Résultats attendus
Selon le ministre des transports, ces actions et mesures sont mises en place suivant deux périodes : court terme (2021) et moyen terme (2023). La mise en œuvre des mesures à court terme devrait permettre de stabiliser, puis de réduire le nombre et la gravité des accidents sur nos routes. Car en plus d’être un problème de santé publique, l’insécurité routière constitue un véritable frein au développement socio-économique du pays. Les pertes en vies humaines et les conséquences des accidents de la circulation routière, absorbent environ 3% du PIB de la Côte d’Ivoire, et les jeunes de 18 à 35 ans représentent plus de la moitié des victimes.
Les défis à relever
Pour le ministre des transports, malgré les efforts consentis, il reste quelques défis à relever afin d’atteindre les objectifs fixés en matière de sécurité routière.
« 70% des accidents de la route concernent les piétons et les usagers de 2 et 3 roues. Un fossé entre ces victimes et celles liées aux accidents impliquant les 4 roues à combler. Les autres défis portent sur la formation des agents des forces de l’ordre en charge de la sécurité routière au-delà de la dématérialisation du système de contrôle et de répression. Il faut continuer en outre les efforts de digitalisation et des bases de données. Nous avons un soucis de collecte des données statistiques en temps réel. Il faut travailler à ce que nos compatriotes s’adaptent au port du casque et enfin la question du financement de la sécurité routière qui reste un important défi à relever » a dressé Amadou Koné .
« je suis impressionné de voir la passion et l’engagement mis en œuvre pour traiter ce fléau de l’insécurité routière »
Jean Todt à Amadou Koné
Après l’exposé du ministre Amadou Koné, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies M. Jean Todt s’est dit stupéfait et impressionné par la passion et l’engagement du ministre Amadou Koné pour venir à bout de l’insécurité routière en Côte d’Ivoire.
« Je tiens à exprimer toutes mes félicitations et encouragements » a-t-il ajouté.
Aussi, face à la situation qui selon l’émissaire des Nations Unies, relève également du contexte du continent et du pays, notamment : le sérieux problème de transport public, la qualité des véhicules, les conditions climatiques, la difficulté du port du casque pour les usagers de 2 et 3 roues, il peut y avoir des opportunités de solutions à trouver et à mettre en œuvre.
« Aussi l’aspect sanction est très important. Car vous pouvez édicter toutes les lois du monde. Si elles ne sont pas appliquées, cela ne sert à rien » a souligné Jean Todt.
L’apport du secteur privé et des bailleurs de fonds
« Il sera injuste de dire que tout dépend de la responsabilité du gouvernement, du président de la République, du ministre des transports et ses collaborateurs ou encore des autres ministères concernés. Le secteur privé a également un rôle à jouer. Il y a aussi l’accompagnement de mes collègues des Nations Unies, de la banque mondiale, de la banque africaine de développement et de tous les organismes qui peuvent contribuer à rendre les routes plus sûres et à diminuer le nombre de victimes sur les routes » a fait savoir l’envoyé spécial des Nations Unies en charge de la sécurité routière.
Jean Todt appelle à une prise de conscience populaire
Pour l’envoyé spécial de l’ONU, parce que chaque être humain est un utilisateur de la route, l’éducation au respect du code de la route doit commencer par la base, à l’école primaire. Car ces gamins auront dans 5 ou 10 ans à venir la responsabilité de conduire un véhicule.
« Tout ce que vous entreprenez aujourd’hui ne portera pas immédiatement les fruits mais dans j’en suis sûr, il sera utile dans les 5 et 10 années à venir et permettra d’atteindre les objectifs du développement durable » s’est félicité l’Envoyé spécial de l’ONU.
La guerre des chiffres
Enfin pour Jean Todt, il y a une trop grande disparité entre les chiffres avancés par l’OMS concernant le nombre d’accidents, de tués et de blessés et les chiffres communiqués par les pays concernés.
« Il faut penser à aligner les chiffres pour une bonne qualité des données statistiques. Ce n’est pas qu’en Côte d’Ivoire. Cela est réel avec beaucoup de pays du continent, en Asie et en Amérique latine » a-t-il reconnu.
Avec Sercom