Le parti du père du «Asseyons et discutons», le parti du père de la proposition de recomptage des voix à la présidentielle ivoirienne de 2010, un recomptage qui aurait même pu conduire par exemple à contrarier le principe qui établit qu’une décision du Conseil constitutionnel est non susceptible de recours, ce parti là n’a pas le droit de continuer à s’auto-détruire.
J’en appelle ici et maintenant à l’organisation d’un référendum interne ouvert à l’ensemble des militants enregistrés du Fpi à la date du 11 Avril 2011, et à jour de leurs cartes et cotisations.
J’avais , à la place de cette proposition , voulu d’abord commenter cette «bravitude» du Fpi pour parler un peu comme Segolène Royal.
Oui j’avais voulu parler de bravitude, car en vérité il ne s’agit aucunement et nullement d’une posture de bravoure , que cette attitude de radicalisme qui déchire le parti de part et d’autre.
Au fond, quel mérite y-a t-il à nourrir en permanence le ressentiment , à vivre dans la douleur et dans la haine du souvenir des souffrances sans avoir la capacité , dans le combat politique, de continuer le combat avec l’adversaire.
Où est la bravoure si ce n’est une simple « bravitude» lorsque des «Gbagbo ou Rien», pas forcément tous , abandonnent le combat démocratique, le terrain et la posture démocratiques, et ne comptent reprendre leur participation à aucune élection, tant que Alassane Ouattara serait au pouvoir.
Veut-on nous faire croire par exemple qu’Alassane Ouattara n’a peut être pas tort de n’avoir pas écouté les revendications de ces « Gbagbo ou Rien» .
Prétendre de la part des radicaux qu’ils n’iraient à aucune élection, tant que Alassane Ouattara serait au pouvoir, signifie entre autre que même si le président ivoirien s’était par exemple débarrassé du Président de la Cei, ces acteurs politiques qui ne veulent vraiment aller à aucune élection tant que celui qui signe tous les décrets et administre la vie des Ivoiriens qui l’ont élu, comme ceux qui n’ont pas élu , s’appelle Alassane Ouattara, n’y seraient jamais allés !
Cela signifie aussi par exemple, que même si par miracle pour ne pas dire par extraordinaire, Alassane Ouattara proposait à Sangaré Aboudramane de le nommer à la tête de la Cei, les radicaux n’iraient pas pour autant à une élection sous sa présidence !
Alors c’est quoi le but ? C’est quoi la prophétie ? C’est quoi la révélation?
Sur la question, je peux dire encore tant de choses, mais je me contente de revenir sur cet appel au rassemblement , cet appel à l’unité au sein des héritiers de Laurent Gbagbo.
À défaut d’une réconciliation par le haut via Laurent Gbagbo lui-même qui a pris fait et cause pour la tendance Sangaré Aboudramane , sans jamais renier définitivement Affi N’Guessan qu’il rencontrera sans doute à nouveau un jour , le référendum interne sur la ligne du parti est le meilleur mode opératoire de la réconciliation et du règlement de la crise.
Il s’agira d’une consultation populaire, qui dépasse le cadre d’un congrès pour s’adresser directement aux militants du Fpi.
S’ils sont 50 mille, 100 mille ou 500 mille, tous les ivoiriens et non ivoiriens , militants du parti et détenteurs de la carte du Fpi avant la crise postélectorale d’Avril 2011 , ( pour éviter aussi bien les militants opportunistes, que les soupçons de tricherie et de bétail électoral ) et à jour de leur cotisation pourraient donc prendre part au référendum interne.
Un comité électoral paritaire pourrait être mis en place pour organiser cette consultation, qui permettra un débat d’idées fécond.
Si cela ne marche, alors je proposerai à la branche des «Gbagbo ou Rien» , de ne pas seulement renoncer à aller à l’election tant qu’Alassane Ouattara est pouvoir, mais également de commencer dès maintenant une grève illimitée de la faim.
Une grève de la faim de Sangaré, Koné Boubakar, Laurent Akoun et des autres figures emblématiques du boycott, peut être d’une pression morale et d’une portée politique au dessus des déclarations de principe, et même des marches et autres formes de protestation démocratique.
Bravoure oui ! Bravitude , non ! Référendum ou grève de la faim , ils vaincront!
Charles Kouassi
